Thèse soutenue

Modulation pharmacologique du raisonnement et de la prise de décision : apports pour la psychiatrie

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Auteur / Autrice : Alexandre Salvador
Direction : Raphaël Gaillard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences
Date : Soutenance le 25/04/2017
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cerveau, cognition, comportement (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université Paris Descartes (1970-2019)
Laboratoire : Centre de Psychiatrie et Neurosciences
Jury : Président / Présidente : Régis Bordet
Examinateurs / Examinatrices : Raphaël Gaillard, Régis Bordet, Denis David, Léon Tremblay, Stefano Palminteri, Jean-Christophe Corvol
Rapporteurs / Rapporteuses : Denis David, Léon Tremblay

Résumé

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L’innovation thérapeutique est limitée en psychiatrie. De nombreux médicaments sélectionnés sur la base de résultats encourageants dans les essais chez l’animal se révèlent décevants lors des essais cliniques. La validité limitée des modèles animaux, et leur utilisation pour tenter de mimer des pathologies définies de façon catégorielle sur la base de regroupement de symptômes de surface sans lien clair avec les processus cérébraux, les mécanismes biologiques ou la génétique, participent à ces difficultés. Une branche des neurosciences cognitives, l’étude de l’apprentissage par renforcement, associée à l’utilisation d’interventions pharmacologiques ciblées chez le sujet malade ou le sujet sain, représente une opportunité de mieux caractériser les processus cérébraux sous-tendant certaines dimensions cardinales des pathologies psychiatriques. Nous illustrons l’utilisation de l’étude de l’apprentissage par renforcement avec intervention pharmacologique dans deux études expérimentales. La première cherche à caractériser l’effet de l’aripiprazole, un antipsychotique atypique, chez des patients atteints du syndrome Gilles de la Tourette, en utilisant une tâche d’apprentissage contrefactuel, évaluant la capacité à apprendre non seulement des conséquences de ses actions, mais également des conséquences hypothétiques d’actions alternatives possibles. La seconde étude, randomisée contrôlée et en double aveugle, étudie l’effet de deux classes différentes d’antidépresseurs, l’escitalopram et l’agomélatine, chez le sujet sain. L’effet de leur administration est évalué à court terme (3 jours) et à long terme (8 semaines) dans deux tâches probabilistes de sélection de stimulus, l’une simple, l’autre avec renversements occasionnels. L’utilisation de cette approche pourrait participer à la définition d’endophénotypes et, en collaboration avec la recherche préclinique, aider à la création de nouveaux modèles animaux pour en améliorer la valeur prédictive.