Représentations des aborigènes de Taïwan au musée : entre art et ethnographie dans un contexte post-colonial
Auteur / Autrice : | Yu-Ta Lin |
Direction : | Catherine Bertho-Lavenir |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire artistique et culturelle |
Date : | Soutenance le 18/12/2017 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts et médias (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....) |
Laboratoire : Centre de recherches sur les liens sociaux (Paris ; 2002-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Bruno-Nassim Aboudrar |
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Bertho-Lavenir, Bruno-Nassim Aboudrar, Sylvia Girel, Jean-Louis Fabiani, Bruno Péquignot, Hungyi Chen | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Sylvia Girel, Jean-Louis Fabiani |
Résumé
La représentation des aborigènes qu’elle soit due à des artistes aborigènes ou à un regard extérieur fait partie de la construction d’une identité, notamment lorsque l’acte de création est pensé comme un mode de transmission culturelle (afin de retrouver leurs esprits ancestraux), la première étape pour aborder les œuvres des artistes aborigènes consiste à multiplier les points de vue sur la question de l’identité culturelle (la dimension politique d’affirmation de soi) et à remettre en question leur intention d’être artiste. Le fait que l'artiste aborigène se pense comme artiste dénote déjà une tentative d’inscription dans un monde social non aborigène. Cette posture ne va cependant pas sans tensions. Après le tournant ethnographique (tournant contextuel et identitaire), l’artiste aborigène s’est obligé à réfléchir à son statut, à sa manière de créer et au pourquoi de ce choix de devenir un artiste. La voie choisie par les quatre artistes étudiés ici ne les a pas conduits à apprendre des choses (acte de construire ou se construire). Il s’agit plutôt d’un effort de désapprendre, afin d’exprimer la juxtaposition culturelle et la simultanéité de l’Autre dans un monde global et mobile. En conséquence, l’artiste en tant qu’aborigène-voyageur provoque un court-circuit des interprétations. Dans cette perspective, chaque présentation au musée noue une relation avec le visiteur ou le spectateur dans un espace temporaire ou parallèle à l’espace réel.Cette recherche s’appuie à la fois sur l’analyse de la situation socio-culturelle de quatre artistes aborigènes ( Rahic Talif, Walis Labai, Sapud Kacaw et Chang En-Man ), l’analyse esthétique de leurs oeuvres et l’analyse historique du contexte de production, de diffusion et d’exposition des œuvres aborigène en général entre 1895 et 2017. Elle tente de cerner une vision post-coloniale entre l’art et l’ethnographie et de développer une pratique de l’analyse qualitative bâtie sur trois questions fondamentales : comment les oeuvres des artistes aborigènes ont-elles été représentées et « encadrées » dans un discours identitaire ? Comment l’artiste aborigène met-il en lumière la traçabilité de son appartenance (comme identité traçable) à travers sa représentation ? Comment cette représentation introduit-elle un court-circuit des interprétations culturelles dans les modes de réception ?