L'écriture familière en France au XVIIe siècle
Auteur / Autrice : | Brice Tabeling |
Direction : | Hélène Merlin-Kajman |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature et civilisation française |
Date : | Soutenance le 05/12/2017 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littérature française et comparée (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....) |
Laboratoire : Formes et idées de la Renaissance aux Lumières (2005-... ; Paris) | |
Jury : | Président / Présidente : Mitchell Greenberg |
Examinateurs / Examinatrices : Hélène Merlin-Kajman, Mitchell Greenberg, Claire Badiou-Monferran, Nicolas Hammond, Marc Hersant | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Claire Badiou-Monferran, Nicolas Hammond |
Mots clés
Résumé
En 1647, dans ses Remarques sur la langue française, Vaugelas oppose « la richesse et la beauté » de la langue française aux « langues pauvres » où les équivoques « abondent ». Au XVIIe siècle en France, l’écriture familière est une pratique de la langue propre à l’espace particulier qui assume délibérément une pauvreté de langage et son équivocité. Quels enjeux les contemporains attachent-ils à ce qui est, non pas un style, mais, comme l’exprime Dominique Bouhours, un état « immature » de la langue ?Dans une première partie (chap. 1 et 2), nous nous attachons au principal modèle de l’écriture familière qui organise la discussion au XVIIe siècle : le sermo (cicéronien ou augustinien). Nous mettons alors au jour une fiction politique sous la théorisation de l’écriture familière : ce qui est en jeu dans le sermo, c’est le passage du langage des communautés primitives, langage considéré comme simple mesure affective des relations humaines à un langage différencié propre aux sociétés avancées et fondé sur la représentation et le partage du sens.Notre seconde partie (chap. 3-6) explore les bouleversements que l’autonomisation progressive de l’espace privé provoque dans la compréhension de l’écriture familière au XVIIe siècle. Aux yeux des contemporains, les usages familiers de la langue constituent à la fois une opportunité favorisant le sentiment du commun et une menace sur les ambitions civiles qui y sont attachées.Les traités sur la conversation essaient d’en limiter les dangers ; les textes libertins en exacerbent les pouvoirs de césure.Notre dernière partie (chap. 7) se consacre au théâtre de Molière. A la suite des réajustements apportés aux notions de style et de représentation par notre exploration de la théorisation classico-baroque de l’écriture familière, comment interpréter le langage comique moliéresque ?Quelles conséquences sur notre compréhension du ridicule ?