Thèse soutenue

Représentations des femmes dans la littérature sanskrite du Cachemire (VIIIe-XIIe siècles)

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Auteur / Autrice : Iris Farkhondeh
Direction : Nalini Balbir
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues, civilisations et sociétés orientales
Date : Soutenance le 28/11/2017
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langage et langues (Paris)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....)
Laboratoire : Mondes iranien et indien (Ivry-sur-Seine, Val-de-Marne)
Jury : Président / Présidente : Isabelle Ratié
Examinateurs / Examinatrices : Nalini Balbir, Isabelle Ratié, Sylvain Brocquet, Jürgen Hanneder
Rapporteur / Rapporteuse : Sylvain Brocquet, Jürgen Hanneder

Résumé

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La thèse présente une typologie raisonnée des personnages féminins qui apparaissent dans un corpus de quatre œuvres littéraires rédigées en sanskrit au Cachemire entre le VIIIe et le XIIe siècles : le Kuṭṭanī-mata de Dāmodaragupta, la Samaya-mātṛkā de Kṣemendra, le Kathā-sarit-sāgara de Somadeva et la Rāja-taraṅgiṇī de Kalhaṇa. Les représentations littéraires donnent à voir un large spectre de comportements et de statuts féminins. Si la conduite de certaines femmes correspond aux attentes des textes normatifs, d’autres sont tout à fait inattendues et atypiques, des aventurières parfois pittoresques déviant parfois franchement de la norme. Entre ces deux extrêmes, les personnages féminins font plus ou moins preuve d’initiative et usent à des degrés divers de leurs marges de manœuvre et de leur pouvoir de décision. Si les auteurs sont des hommes, qui souscrivent à l’essentiel des normes sociales brahmaniques, leur point de vue sur les femmes n’est pourtant pas univoque. Non seulement le traitement des personnages féminins peut varier en fonction des auteurs mais il varie aussi au sein d’une même œuvre en fonction du contexte. La lecture des œuvres du corpus permet de délimiter ce qui, dans les textes normatifs, apparaît comme essentiel concernant le mariage et le rapport entre époux. Elle conduit également à pondérer certaines des assertions des textes normatifs au sujet des femmes, tandis que la lecture croisée des sources permet d’apprécier l’intégration dans les textes normatifs de certaines pratiques que leurs auteurs ont été amenés à prendre en compte. Enfin, la question se pose de savoir dans quelle mesure les belles lettres du Cachemire de l’époque dépeignent la société contemporaine de leur rédaction. La critique des pratiques tantriques notamment dans les œuvres satiriques de Kṣemendra – mais aussi dans la Rāja-taraṅgiṇī – est bien la preuve que la réalité contemporaine trouve sa place dans les œuvres littéraires du corpus. L’étude d’un ensemble d’œuvres dont on sait qu’elles ont été rédigées dans une région et une époque donnée – chose suffisamment rare dans le cas des lettres indiennes pour être appréciée – présente un grand avantage. Elle souligne la différence de traitement des personnages féminins en fonction des auteurs, du type de texte littéraire (satires, recueil de contes, chroniques) et de l’auditoire auquel le texte était destiné, ces différences au sein du corpus ne pouvant s’expliquer par des différences régionales.