Crises et renouveaux du geste hagiographique. Le cas des Vies de Jeanne de Chantal (1642-1912)
Auteur / Autrice : | Marion De Lencquesaing |
Direction : | Sophie Houdard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature et civilisation française |
Date : | Soutenance le 27/11/2017 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littérature française et comparée (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....) |
Laboratoire : Formes et idées de la Renaissance aux Lumières (2005-... ; Paris) | |
Jury : | Président / Présidente : Marie-Madeleine Fragonard |
Examinateurs / Examinatrices : Sophie Houdard, Marie-Madeleine Fragonard, Christian Belin, Agnès Guiderdoni-Bruslé, François Trémolières | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Christian Belin, Agnès Guiderdoni-Bruslé |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Ce travail de thèse a pour objet l’historicité conflictuelle d’un objet qui n’a jamais vraiment été étudié d’un point de vue littéraire : la littérature hagiographique de l’époque moderne. En nous séparant de la lecture institutionnelle qui est souvent celle de la critique, nous voulons la dégager de son utilisation comme moyen de contextualisations historiques ou anthropologiques. Au sein des écrits de la période moderne, l’hagiographie n’est pas simplement l’ « autre discours » de l’historiographie, comme le disait Michel de Certeau. Au lendemain du concile de Trente, les biographies d’une candidate à la sainteté comme Jeanne de Chantal (1572-1641, canonisée en 1767) sont l’occasion de réfléchir sur ces nouveaux écrits, qui présentent des structures qui se stabilisent et des éléments topiques qui renvoient à une tradition d’écriture préexistante. Qui sont les auteurs de ces textes ? Dans quelles conditions les rédigent-ils et pour quel public ? Quels en sont les enjeux ? En pleine crise moderniste, la condamnation par la Congrégation de l’Index de la dernière Vie importante de la figure, la Sainte Chantal de Bremond (1912), sera notre point de vue : Bremond revendique paradoxalement une forme de nouveauté par un retour au XVIIe siècle, visible dans la filiation exhibée de son propre texte à celui de la première biographie, les Mémoires de Françoise-Madeleine de Chaugy (1642). Ce geste construit alors, comme malgré lui, une histoire diachronique des Vies de Jeanne de Chantal, dont les mutations en font un « cas » de la littérature hagiographique française et permettent de voir qu’écrire la Vie d’un saint, c'est à chaque fois rejouer ce qu’est la sainteté.