Thèse soutenue

Du chaos au chaosmos : pour une approche de la création littéraire et picturale d’Henri Michaux
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Auteur / Autrice : Jiaqi Wang
Direction : Michel CollotHaiying Qin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langue et littérature françaises
Date : Soutenance le 08/06/2017
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité en cotutelle avec Université de Pékin
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littérature française et comparée (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Théorie et histoire des arts et des littératures de la modernité (Paris)
établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....)
Jury : Président / Présidente : Hongan Guo
Examinateurs / Examinatrices : Michel Collot, Haiying Qin, Hongan Guo, Eric Benoit
Rapporteurs / Rapporteuses : Hongan Guo, Eric Benoit

Résumé

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Cette étude consiste à réaliser un portrait original de « Michaux inclassable », en ayant recours à deux figures particulières : « chaos » et « chaosmos », appliquées pour la première fois à la critique sur l’ensemble de la création littéraire et picturale de Michaux. Le terme « chaosmos », néologisme oxymorique joycien, repris par les critiques et les philosophes du XXe siècle, d’Umberto Eco à Philip Kuberski, en passant par Gilles Deleuze et Félix Guattari dans un contexte plus large de la vie scientifique et sociale, désigne par essence un rapport d’« osmose » entre le « chaos » et le « cosmos », une forme de continuité interne entre l’ordre et le désordre, qui donne naissance à un cosmos paradoxal, composé. Cette notion permettra de rééquilibrer la vision globale de l’œuvre de Michaux, par une mise en communication entre la part qui relève du chaos, du côté trouble et la part de l’ordonnance, du côté oriental. En réalité, Michaux oscille constamment entre ces deux directions opposées mais complémentaires : d’une part, il entretient une relation ouverte avec le chaos qui devient un facteur de création ; d’autre part, de cette plongée dans le chaos, il s’efforce de garder un équilibre, de s’acquérir une unité et une consistance sans rien perdre de l’infini. C’est ainsi que le « chaosmos » prend forme en cachette, apparaît de façon implicite et fonctionne discrètement dans la création michaudienne : elle exprime l’ouverture d’un Tout et intègre des mouvements hétérogènes en son sein ; elle a l’air suffisamment fini à chaque instant mais susceptible de se compléter à l’infini ; en fin de compte, elle s’affranchit de tout repère spatio-temporel et accède en ce sens à la transcendance.