L’imaginaire des langues chez Charles-Albert Cingria : un parcours poétique, politique et rhétorique
Auteur / Autrice : | Clara Schlaifer |
Direction : | Dominique Combe |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature et civilisation française |
Date : | Soutenance le 14/06/2017 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littérature française et comparée (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....) |
Laboratoire : Théorie et histoire des arts et des littératures de la modernité (Paris) | |
Jury : | Président / Présidente : Alain Schaffner |
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Combe, Alain Schaffner, Didier Alexandre, Gilles Philippe, Daniel Maggetti | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Didier Alexandre, Gilles Philippe |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Charles-Albert Cingria (1883-1954), écrivain de Suisse romande, a été longtemps chroniqueur à La NRF et a mené son activité littéraire aussi bien en Suisse qu'à Paris. Pourtant, il est très peu étudié en France. La question des langues est, chez ce voyageur polyglotte, au centre d'une constellation de considérations poétiques, esthétiques et rhétoriques qui donnent toute sa spécificité à cette oeuvre inclassable. Dans le contexte politique de la première moitié du XXe siècle, éclairé ici par la perspective de l'histoire des idées, ses conceptions sur les langues le placent dans la lignée des Anti-Lumières. Son oeuvre labyrinthique a par ailleurs été peu abordée dans sa globalité même, car elle résiste à toute les catégories d'ordinaire en usage, aussi bien sur le plan générique, thématique ou formel que sur le plan idéologique, tout en donnant au lecteur l'impression d'une oeuvre riche d'échos. Nous prenons ici le risque de la cohérence en choisissant pour fil rouge l'ensemble des représentations sur la langue et les langues dans un discours libéré de ses prétentions scientifiques. Ce parcours se fait d'abord à l'échelle d'un pamphlet précoce contre l'espéranto, puis au niveau de l'oeuvre entière, montrant qu'il relève chez Cingria d'une conception esthétique du monde perçu comme cosmos. L'imaginaire des langues repose enfin sur les mêmes principes que sa stratégie argumentative : au nom du naturel, la monstration prime sur la démonstration et l'évidence sur l'administration des preuves, aboutissant ainsi à des textes dont l'obscurité résulte paradoxalement d'une volonté de les rendre plus tangibles et incarnés.