Les figures du narrateur dans Le Bel Inconnu de Renaut de Beaujeu, Florimont d'Aimon de Varennes et Partonopeu de Blois
Auteur / Autrice : | Nathalie Leclercq Perez |
Direction : | Catherine Croizy-Naquet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature et civilisation française |
Date : | Soutenance le 19/06/2017 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littérature française et comparée (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....) |
Laboratoire : Centre d'études et de recherches antiques et médiévales (Paris) | |
Jury : | Président / Présidente : Laurence Harf-Lancner |
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Croizy-Naquet, Laurence Harf-Lancner, Françoise Laurent, Francine Mora-Lebrun, Sophie Marnette | |
Rapporteur / Rapporteuse : Françoise Laurent, Francine Mora-Lebrun |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les narrateurs du Bel Inconnu de Renaut de Beaujeu, de Florimont, d’Aimon de Varennes et de Partonopeu de Blois se démarquent par leur statut ambigu. Ils posent leur voix dès le prologue et s’affirment à travers un dialogue avec les dédicataires dont la lecture ou l’écoute actualisent le processus narratif. Un transfert à la fois énonciatif et scriptural parachève cette élaboration, offrant la possibilité aux auteurs de se couler dans la fonction du narrateur, appréhendé dès lors comme l’unique médiateur du récit. Dans une perspective plus large, l’intrication des formes et des matières favorise la complexité et la richesse du « je » polymorphe à venir. Les narrateurs deviennent alors conteurs et maîtres d’une narration qu’ils organisent à leur guise. En adoptant des stratégies narratoriales diverses, ils demeurent la voix unique et font figure d’instance narrante surplombante dans une perspective exclusive, globale et cohérente. Mais surtout, ils combinent leur « je » conteur à leur « je » amoureux dont les interruptions au caractère plus intime permettent la réalisation. Le récit subsume ainsi le discours lyrique, le fait sien, l’espace romanesque devenant le lieu d’une mutation lors de laquelle les narrateurs se projettent dans les personnages eux-mêmes, conçus tels des outils au service du « je ». Nous assistons ainsi à une narration plus intériorisée et à la manifestation d’un narrateur-auteur qui, en tant que sujet empirique, se sert de la fiction comme d’un véritable espace d’expérimentation. Cette figure auctoriale se cristallise lorsque le « je » exhibe ses capacités d’écrivain ou lorsqu’il livre des considérations pseudo-autobiographiques semblant marquer le texte du point de vue d’une conscience.