La crise de l'Etat de Californie dans les années 2000 : enjeux institutionnels et choix politiques dans un contexte économique perturbé
Auteur / Autrice : | Cyrielle Pardanaud |
Direction : | Martine Azuelos |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études du monde anglophone |
Date : | Soutenance le 02/05/2017 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Études anglophones, germanophones et européennes (2009-2019 ; Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....) |
Laboratoire : Centre de recherche sur les mondes anglophones (Paris) | |
Equipe de recherche : Centre d'études et de recherches sur la vie économique dans les pays anglo-saxons (Paris) | |
Jury : | Président / Présidente : Christine Zumello |
Examinateurs / Examinatrices : Martine Azuelos, Christine Zumello, Françoise Hélène Coste, Olivier Frayssé, Frédérick Douzet | |
Rapporteur / Rapporteuse : Françoise Hélène Coste, Olivier Frayssé |
Résumé
Ce travail tente de mettre en lumière les raisons, tant institutionnelles que politiques, à l’origine de la sévérité et de la longueur des crises qui marquèrent la Californie pendant les années 2000. Après plusieurs années d’une croissance économique exponentielle dégageant un excédent budgétaire confortable, le Golden State dut faire face à plusieurs crises de manière consécutive. La première résulta de l’éclatement de la bulle internet en 2000, rapidement suivie d’une crise du système de production et d’approvisionnement de l’électricité due à sa déréglementation ratée. C’est également à cette période que l’Etat de Californie dut faire face à un déficit budgétaire grandissant qui ne se résorba qu’au début des années 2010. Enfin, l’éclatement de la bulle immobilière et la crise des subprime loans qui se déclencha en 2007 marquèrent à nouveau le début d’une période troublée, la Grande Récession culminant en 2009 dans cet Etat.Il a été observé que les conséquences de ces crises furent particulièrement sévères en Californie, et la thèse se propose d’en explorer les raisons. Elle met en avant la diversité d’intérêts très marquée qui se manifeste dans cet Etat du fait de sa taille, de sa structure économique et de la composition socio-ethnique de sa population. Cette diversité a pour conséquence de complexifier et de ralentir les prises de décision politiques, et parfois même de représenter ces intérêts de manière inégale. En outre, le clivage entre partis politiques est très marqué et même exacerbé en période de récession, ce qui conduisit à des impasses législatives qui, au cours des années 2000, empêchèrent les élus de résoudre les crises de manière prompte et efficace. De plus, la centralisation du pouvoir étatique au détriment de celui des collectivités territoriales constitua également un frein à la gestion des crises. Si la démocratie directe semble fonctionner et permettre aux citoyens de palier l’immobilisme législatif, il apparaît toutefois que certaines propositions adoptées par le biais du système référendaire ont eu des conséquences inattendues, et qui affectèrent notamment la capacité des élus à adapter les dépenses et les recettes en période de crise. En effet, la volatilité structurelle de la fiscalité californienne tend à être exacerbée lorsque l’économie se contracte, ce qui est difficile à compenser dans un Etat où il n’existe pas de taxe sur les services et où la majorité des deux-tiers est requise pour tout amendement du code des impôts. Enfin, plusieurs décisions politiques, parfois en faveur de certains lobbies et au détriment de l’intérêt général, peuvent être mises en cause. Il apparaît donc que la combinaison de ces faiblesses institutionnelles et politiques contribua à la sévérité des crises rencontrées par le Golden State au cours de la première décennie du XXIe siècle.