Thèse soutenue

L’intégration sociale étudiante : relations et effets au sein des parcours de réussite en Licence

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Julien Berthaud
Direction : Sophie MorlaixCathy Perret
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'éducation
Date : Soutenance le 08/12/2017
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, Espaces, Pratiques, Temps (Dijon ; Besançon ; 2017-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de Bourgogne (1970-....)
Laboratoire : Institut de recherche sur l'éducation : sociologie et économie de l'éducation (IREDU) (Dijon)
Jury : Président / Présidente : Thierry Chevaillier
Examinateurs / Examinatrices : Sophie Morlaix, Cathy Perret, Saeed Paivandi, Emmanuelle Annoot, Élise Verley

Résumé

FR  |  
EN

Depuis les années 70-80, avec les travaux de Tinto (1975) notamment, la recherche en éducation révèle l’importance des processus interactionnels dans l’explication des parcours étudiants, démontrant l’influence significative de l’intégration sociale sur la persévérance à l’université. Les effets sur la réussite académique des étudiants sont à l’inverse peu explorés. De plus, la conceptualisation de ce facteur explicatif ne fait pas consensus, donnant à voir différentes dimensions de l’intégration sociale. A partir d’une collecte de données réalisée auprès de 1365 étudiants inscrits en 1ère, 2ème et 3ème année de Licences généralistes, cette recherche propose ainsi, dans un premier temps, une mesure affinée de l’intégration sociale étudiante rendant compte de son caractère multidimensionnel. Puis, dans un deuxième temps, les sources et conditions de cette intégration sont interrogées à travers l’influence de facteurs contextuels, institutionnels et individuels, parmi lesquels sont considérées les compétences transversales qui illustrent, entre autres, les aptitudes sociales des étudiants. Les analyses montrent ainsi que des besoins différents en matière de sociabilité étudiante s’expriment notamment en fonction de l’âge, du genre et des raisons d’étudier, alors que le contexte de formation détermine en premier lieu les opportunités offertes aux étudiants pour s’intégrer socialement. Il apparaît en outre que certaines compétences relatives à la gestion des émotions et à la collaboration constituent des ressources favorisant l’intégration sociale. Nos résultats permettent ainsi de dégager quatre profils distincts de la sociabilité étudiante en Licence. En dernier lieu, la place occupée par l’intégration sociale et les compétences transversales étudiantes au sein des parcours étudiants et des déterminants de leur réussite académique est questionnée. Les analyses révèlent à ce titre que l’intégration sociale étudiante présente des effets bruts et positifs sur la probabilité de réussir les examens et sur les notes obtenues par les étudiants, au travers des interactions studieuses et du sentiment d’intégration. En tenant compte des déterminants classiques de la réussite étudiante, l’influence « toutes choses égales par ailleurs » de ce facteur apparaît en revanche faible sur la réussite académique, bien que le sentiment d’intégration diminue les risques d’abandon chez les étudiants. A l’inverse, les compétences transversales renvoyant au goût de l’effort et à la confiance en soi se révèlent être de puissants prédicteurs de la réussite et des performances des étudiants. Si l’intégration sociale étudiante ne semble pas être un facteur clé et médiateur de la réussite académique, elle s’ajoute néanmoins, sous certaines formes, aux facteurs caractérisant les profils de réussite à l’université. En outre, elle influe de manière indirecte sur les performances des étudiants au travers de leur investissement académique.