Thèse soutenue

Autour du paon et du phénix : étude d'une iconographie cultuelle et funéraire dans le Bassin méditerranéen (IVe-XIIe siècle)
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Auteur / Autrice : Raphaël Demès
Direction : Daniel Russo
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'Art
Date : Soutenance le 18/11/2017
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, Espaces, Pratiques, Temps (Dijon ; Besançon ; 2017-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Georges Chevrier. Sociétés et Sensibilités (Dijon ; 2014-....)
établissement de préparation : Université de Bourgogne (1970-....)
Jury : Président / Présidente : Claire Sotinel
Examinateurs / Examinatrices : Daniel Russo, François Bougard, Stéphane Ratti, Simone Piazza
Rapporteurs / Rapporteuses : Claire Sotinel, François Bougard

Résumé

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Cette thèse porte sur la signification du paon et du phénix dans des contextes cultuels et funéraires, autour du Bassin méditerranéen entre le IVe et le XIIe siècle. L’étude est basée sur un corpus de 490 documents dans lesquels apparaissent un ou plusieurs paons, mis en parallèle avec 68 témoignages figurés du phénix. Ces oiseaux ont été mis en image de différentes manières et selon différents contextes, aussi bien sur des pièces de monnaie, des fresques catacombales, des sarcophages, des décors mosaïqués (pavements, coupoles, absides, …), des manuscrits ou bien encore sur des clôtures de chœur. L’observation des documents révèle que des liens ont été tissés entre les deux oiseaux associés tous deux à l’idée de renaissance bien avant le IVe siècle. En effet, la notion de renaissance est transversale dans l’étude de la figuration du paon et du phénix entre Antiquité et Moyen Âge, et entre paganisme et christianisme. Les premières références à ces deux oiseaux, connues dans les textes et l’iconographie antiques, ont été analysées afin de réfléchir sur l’imaginaire construit autour du paon et du phénix, liés aux rythmes cycliques, à la mort et à la résurrection. La fonction du paon comme psychopompe et plus largement comme intermédiaire entre terre et ciel et entre l’humain et le divin, s’affirme progressivement. Entre le IIIe et le IVe siècle, le paon et le phénix entrent dans le répertoire visuel funéraire des premiers chrétiens et commencent à être mis en relation avec la conception du baptême comme une renaissance. Entre le IVe et le VIe siècle, ils sont introduits dans l’espace ecclésial et resserrent leurs liens avec le Christ et le baptisé. Les deux oiseaux offrent au fidèle un espoir de salut en témoignant du triomphe du Christ sur la mort et en annonçant la résurrection des Élus. Entre le VIIe et le IXe siècle, la figuration du paon est notamment étudiée sur des clôtures de chœur et d’autres éléments de décors sculptés, en lien avec le rituel eucharistique, avec l’idée de passage entre charnel et spirituel. Le corpus réuni met en évidence le rôle du paon comme gardien du seuil, d’un point de vue matériel et spirituel. La présence récurrente du paon et du phénix entre le VIe et le IXe siècle dans des espaces ecclésiaux romains est également mise en perspective vis-à-vis des réalisations papales et selon des enjeux liés à la mémoire des saints et de l’Église. L’étude s’ouvre au XIIe siècle avec le décor monumental de Saint-Clément à Rome comme un témoignage charnière dans la signification du paon.