Aspects épidémiologiques, diagnostiques et thérapeutiques du pneumothorax non traumatique
Auteur / Autrice : | Sabrina Kepka |
Direction : | Thibaut Desmettre |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de la vie et de la santé. Epidémiologie, environnement santé |
Date : | Soutenance le 20/12/2017 |
Etablissement(s) : | Bourgogne Franche-Comté |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Environnements, Santé (Dijon ; Besançon ; 2012-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire chrono-environnement (Besançon) |
Site de préparation : Université de Franche-Comté (1971-2024) | |
Jury : | Président / Présidente : Virginie Westeel |
Examinateurs / Examinatrices : Thibaut Desmettre, Virginie Westeel, Florence Dumas, Pascal Bilbault, Stéphane Kremer, Frédéric Mauny | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Florence Dumas, Pascal Bilbault |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le pneumothorax spontané (PS) est une pathologie le plus souvent bégnine quand elle survient chez un sujet sain. Le principal risque est la récidive dans environ 30 % des cas. L'évolution des connaissances concernant sa physiopathologie, associée aux résultats des études cliniques évaluant sa prise en charge en ambulatoire, font reconsidérer les stratégies de traitement initial et de prévention des récidives. Nos travaux de recherche sur le PS ont plusieurs axes relatifs aux aspects épidémiologiques, diagnostiques et thérapeutiques de sa prise en charge initiale, en particulier dans les services d'urgence. Cette thèse s'articule autour de 3 volets. Le premier volet correspond à l'identification de facteurs associés à la récurrence du PS. Si le tabac, le sexe ou l'intoxication au cannabis sont des facteurs de risque reconnu d'occurence, leur impact sur la récidive n'est pas consensuel. C'est pourquoi nous avons mené une étude rétrospective multicentrique dans des services d'urgence français. Sur cette série de 1491 PSP, dont respectivement 62 et 38% correspondaient à un premier épisode et à une récidive, aucun facteur de risque clinique n'était lié à la récidive. Malgré des limites méthodologiques liées notamment à son caractère rétrospectif, cette série représente la plus importante quantitativement jamais publiée. Un deuxième axe concerne l'étude de la prise en charge thérapeutique initiale du PS aux urgences. Bien que des études préliminaires aient montré des taux de succès de plus de 70% en cas de prise en charge ambulatoire, en l'absence de consensus au niveau international ni de recommandations françaises, le choix du traitement initial revient au praticien prenant en charge le patient. Très peu de données existent sur cette prise en charge initiale dans la vraie vie, qu'il s'agisse de la décision thérapeutique, du matériel employé ou du spécialiste impliqué. Ainsi, nous avons mené une étude rétrospective à propos de 1849 PS pris en charge dans 14 services d'urgence en France afin de documenter la filière de prise en charge. Cette étude a montré que la prise en charge était pluridisciplinaire, que l'abstention était la stratégie thérapeutique de première intention pour la moitié des patients. et qu'en cas de geste le drainage était choisi dans près de 80% des cas. La stratégie ambulatoire ne concernait que 239 patients, dont 230 PS primitifs et 9 PS secondaires (4%), très majoritairement en cas d'abstention thérapeutique. Le troisième volet concerne l'évaluation médico-économique de deux stratégies de traitement d'un premier PS primitif: drainage thoracique standard versus une stratégie combinée avec exsufflation en première intention (étude EXPRED). L'étude a porté sur une série de 379 patients, randomisés en deux bras. Les résultats de cette étude multicentrique ont montré que les deux stratégies étaient équivalentes en ce qui concerne le succès immédiat, évalué sur le recollement pleural, et le taux de récidive à un an. L'évaluation médico économique, conduite avec une approche de minimisation des coûts et avec l'hypothèse d'une équivalence des deux stratégies, dans la perspective du payeur, a montré que l'exsufflation était une stratégie plus coût efficace que le drainage. Au final, les résultats de ces travaux montrent qu'en pratique, actuellement, dans les services d'urgences en France, l'abstention thérapeutique et le drainage thoracique sont préférentiellement choisis lors de la prise en charge du PS, à l'inverse des stratégies ambulatoires. Les connaissances apportées par l'étude EXPRED et celles sur les facteurs de risque de récidive sont de nature à influencer les recommandations françaises à venir. De futurs travaux de recherche devront s'attacher à identifier les freins à l'implantation de ces recommandations, ainsi que ceux relatifs à l'adhésion à une stratégie ambulatoire de prise en charge