Thèse soutenue

Plasmodium falciparum et résistance aux antipaludiques : aperçu et conséquences des facteurs impliqués dans la sélection et la diffusion des parasites résistants

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Auteur / Autrice : Sandie Menard
Direction : Antoine BerryFrançoise Benoît-Vical
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Microbiologie
Date : Soutenance le 28/03/2017
Etablissement(s) : Toulouse 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Biologie Santé Biotechnologies (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Physiopathologie de Toulouse-Purpan (Toulouse ; 2002-2020)

Résumé

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Le paludisme reste l'une des plus redoutables maladies infectieuses avec plus de 200 millions d'infections et près de 430 000 décès chaque année, principalement des enfants de moins de 5 ans vivant en Afrique subsaharienne. L'espèce Plasmodium falciparum est responsable de la grande majorité de la mortalité. Le contrôle de l'endémie palustre reste encore aujourd'hui un problème majeur de santé publique, notamment à cause des résistances aux antipaludiques développées par les parasites. L'apparition de ces résistances s'opère par la pression de sélection médicamenteuse, et leur diffusion progressive se fait principalement via le déplacement des hôtes infectés. Cependant, la dynamique d'émergence, de diffusion et de persistance des parasites résistants résulte d'interactions complexes entre les antipaludiques, l'Homme, le parasite et le vecteur. Le travail présenté ici participe à la démarche de lutte contre le paludisme en proposant tout d'abord un état des lieux de la résistance de Plasmodium aux antipaludiques utilisés au Cameroun, avec des outils moléculaires, phénotypiques et cliniques. Une deuxième partie explore, in vitro, les possibles conséquences d'une utilisation prolongée des dérivés d'artémisinine sur le phénotype de P. falciparum, alors que la résistance à cette molécule est déjà installée. Le modèle in vitro utilisé a permis de mettre en évidence un nouveau profil de pluri-résistance suite à des pressions continues à l'artémisinine. Enfin, une dernière partie de ce travail analyse le rôle du moustique dans l'épidémiologie des résistances et montre que la sporogonie favoriserait la diffusion des allèles minoritaires, résistants ou non, présents chez l'Homme. L'ensemble de ces travaux confirme la multiplicité des facteurs agissants sur la dynamique de résistance et la complexité de leurs interactions rendant toute prévision très spéculative. Même si une meilleure connaissance des phénomènes sociétaux, épidémiologiques, biologiques et pharmacologiques impliqués dans les résistances reste une priorité, la surveillance phénotypique et génotypique régulière sur le terrain apparait à ce jour, le meilleur outil pour adapter au mieux les stratégies de contrôle du paludisme.