Thèse soutenue

De la question sexuelle à la sexologie médicale : une histoire des savoirs sur les sexualités (Suisse romande, 1890-1970)

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Auteur / Autrice : Taline Garibian
Direction : Sylvie ChaperonVincent Barras
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 28/06/2017
Etablissement(s) : Toulouse 2 en cotutelle avec UNIL - Université de Lausanne
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : France Amériques Espagne - Sociétés, pouvoirs, acteurs (Toulouse)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Sylvie Chaperon, Vincent Barras, Elsa Dorlin, Delphine Gardey, Stéphanie Mulot, Brigitte Sonja Santos-Eggimann, Aude Fauvel
Rapporteurs / Rapporteuses : Elsa Dorlin, Delphine Gardey

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L’histoire de la sexualité dont il est question ici commence donc au tournant du siècle. Les écrits sur la sexualité se multiplient et si tous n’ont pas le succès de l’ouvrage du médecin vaudois Auguste Forel (1848 – 1931), en 1905, ils témoignent de l’intérêt du public pour ces questions. Cette période marque donc le début d’une véritable clinique de la sexualité, qui, si elle demeure cantonnée à des consultations privées, n’en pose pas moins les bases de ce qui va devenir une discipline enseignée à l’université à la fin des années 1960.Dans les premières décennies du siècle, les théories analytiques marquent profondément le champ des sciences du psychisme en Suisse. Outre les apports théoriques des doctrines freudiennes, on voit émerger un véritable front d’action en faveur de l’hygiène mentale agrégé au mouvement pour l’hygiène sociale et morale qui ne tarde pas à s’intéresser aux couples hétérosexuels. Mais les écarts à la norme ne sont pas pour autant délaissés et de nombreux travaux consacrés aux paraphilies contribuent dès les années 1940 à l’édification d’un dispositif médico-légal d’encadrement des « déviant.e.s ».À partir de année 1950, la sexologie gagne progressivement les institutions académiques. Cette évolution doit se comprendre à l’aune des dynamiques sociales et politiques qui caractérisent les années 1960. Alors que les luttes en faveur du droit à l’avortement et à la contraception donnent une résonance importante aux questions sexuelles, on observe une relative libération des mœurs. Il s’agit saisir les étapes de cette institutionnalisation en nous intéressant non seulement aux contenus scientifiques proposés mais aussi à leurs portées politiques. Le développement de la sexologie et son intégration au système de santé ne sauraient s’envisager indépendamment de l’agenda politique des autorités en matière de famille, de natalité ou de criminalité, pour ne prendre que quelques exemples.