Thèse soutenue

Gestion des déchets solides ménagers et ségrégation socio-spatiale dans la ville de Conakry

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Auteur / Autrice : Marie Rose Bangoura
Direction : Laurien UwizeyimanaAbdou Bontianti
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie et aménagement
Date : Soutenance le 23/06/2017
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire interdisciplinaire Solidarités, sociétés, territoires (Toulouse)
Jury : Président / Présidente : Bernard Charlery de La Masselière
Examinateurs / Examinatrices : Laurien Uwizeyimana, Abdou Bontianti, Bénédicte Thibaud, Michel Lesourd, Hélène Mainet-Valleix, Corinne Siino
Rapporteurs / Rapporteuses : Bénédicte Thibaud, Michel Lesourd

Mots clés

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Résumé

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Les déchets ménagers sont devenus un problème crucial qui inquiète de plus en plus municipalité et population à Conakry. Car l’actuel mode de gestion des déchets est marqué par d’importants dysfonctionnements. Le taux de collecte qui était de 70 % en 1997 atteint à peine aujourd’hui les 20 % alors que la quantité de déchets produits continue d’augmenter (600 t en 1997 à plus 1500 t en 2015). Le caractère inopérant des structures de collecte et d’évacuation des déchets ménagers favorise l’implantation des dépotoirs sauvages incontrôlés partout dans la ville. Les immondices non ramassés, les eaux usées non canalisées, les voiries dégradées sont devenus le cauchemar des habitants. Suite à cette insalubrité croissante, Conakry affiche l’image d’une ville prise en otage par des ''montagnes d’immondices''. Ces derniers sont devenus le reflet d’une configuration socio-spatiale duale avec l’existence d’une sorte de « ségrégation » dans le service de pré-collecte et d’élimination des déchets. Au moment où les principaux axes, les centres administratifs, commerciaux et les quartiers riches bénéficient d’un service minimum de collecte, les quartiers populaires et pauvres où pourtant les densités élevées de populations conduisent à la production d’importantes quantités de déchets sont totalement ignorés. On assiste ainsi, à travers la gestion des déchets à deux villes dans la même cité : une ville moderne avec plus ou moins de collecte et l’autre, délaissée avec des quartiers insalubres. Devant ces disparités, les autorités ont développé et expérimenté des outils et essaient de trouver des stratégies de gestion optimale. Malheureusement, les outils mis en œuvre ont montré leurs limites, car ils se sont révélés inefficaces. Notre thèse essaie d’analyser les raisons de ces échecs de gestion dans un contexte de ségrégation socio-spatiale et de construire une perspective de gestion qui prend en compte le traitement et la valorisation en vue de l’amélioration de la situation environnementale et sanitaire du pays. Les données qui ont permis d’aboutir à ces résultats proviennent d’une recherche documentaire menée en France et en Guinée, d’un travail de géolocalisation des emplacements des déchets ménagers, d’entretiens auprès des acteurs institutionnels et non institutionnels, et d’enquêtes auprès des ménages de la ville.