Thèse soutenue

Romans de la quête multiple : "La montagne de l'âme" (Gao Xingjian) et "Sur la route" (Jack Kerouac)

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Xiaoxiao Shi
Direction : Guy Larroux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres modernes
Date : Soutenance le 03/02/2017
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues, Philosophie, Communication (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Lettres, langages et arts (Toulouse)
Jury : Président / Présidente : Yinde Zhang
Examinateurs / Examinatrices : Guy Larroux, Nicoletta Pesaro, Nathalie Cochoy
Rapporteurs / Rapporteuses : Yinde Zhang, Nicoletta Pesaro

Résumé

FR  |  
EN

Cette thèse consiste en une étude comparée de La Montagne de l’âme de Gao Xingjian et Sur la route de Jack Kerouac ayant « la quête » comme problématique centrale. Bien qu’à première vue les deux œuvres apparaissent fort différentes, selon l’esprit de la littérature comparée, elles méritent une confrontation minutieuse et nous estimons qu’elles possèdent quantité de points communs : Premièrement, il s’agit de deux romans foisonnants qui englobent bon nombre de genres romanesques et semblant relever simultanément de plusieurs catégories : roman autobiographique, roman-géographe, roman de pèlerinage, roman picaresque, roman de mœurs, roman de méditation, et enfin roman « froid » et « sans-isme ». Par leurs différents aspects, ces deux œuvres peuvent satisfaire aux attentes de divers lecteurs. Deuxièmement, au plan stylistique, La Montagne de l’âme et Sur la route sont deux romans insolites. L’innovation de La Montagne de l’âme se manifeste par la pratique d’un mode de narration inédit, la particularité linguistique, la singularité dans la structure, l’hétérogénéité du matériau romanesque, bref par une grande originalité formelle. Quant à Sur la route, sa nouveauté se manifeste d’abord par sa création fondamentale, à savoir la prose spontanée. Elle s’exprime aussi par la particularité de la construction romanesque, l’originalité de l’écriture et la singularité du contenu. Troisième parenté fondamentale : La Montagne de l’âme et Sur la route se présentent comme deux quêtes de l’espace. Montagne, chemin et maison sont trois motifs récurrents communs à ces deux romans qui sont également deux odes aux grands espaces. Les protagonistes relatent les itinéraires parcourus en Amérique et en Chine et l’on peut voir dans ces livres deux odes aux cultures nées dans les grands espaces. À l’intérieur de ces deux œuvres, les paysages romanesques se recommandent par leur caractère pictural et polysensoriel. L’espace typographique du texte est également aménagé avec art : les deux romans sont à la fois découpés et cousus. Enfin, considérés sous l’angle de la spiritualité, La Montagne de l’âme et Sur la route peuvent être dits romans de l’âme : de nombreuses questions spirituelles y sont intégrées, posées et approfondies. L’un et l’autre traitent la quête du sens de la vie, plus précisément, la quête de l’ego (identité, soi), la quête d’un mode de vie (fondé sur le présent, la liberté) et la quête métaphysique (destin, mort, croyance). Ces quatre similitudes correspondent à quatre quêtes que les deux oeuvres déploient à leur façon : la recherche d’un genre romanesque, d’une stylistique originale, d’un espace romanesque et enfin d’un sens de la vie.