Thèse soutenue

Gouverner le bien être : travail des normes et mobilisations autour des pratiques professionnelles de la médecine chinoise en France

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Auteur / Autrice : Fanny Parent
Direction : Olivier Philippe
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 07/12/2017
Etablissement(s) : Toulouse 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Droit et Science Politique (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoire des Sciences Sociales du Politique (Toulouse)

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Cette thèse analyse les luttes d’intérêt et de pouvoir autour des pratiques professionnelles de la médecine chinoise en France (acupuncture, massages, pharmacopée, diététique, qi gong). Y sont interrogés les dynamiques d’institutionnalisation de certaines de ces pratiques par des acteurs (médecins, sages-femmes, kinésithérapeutes, infirmiers et autres travailleurs en reconversion professionnelle) mobilisés pour la reconnaissance et/ou la légitimation de leur activité et outils de travail. Pour ne pas réifier ces codifications professionnelles, nous partons de la construction d’un marché du travail en médecine chinoise et de ses formes de régulation successives dans le cadre de l’émergence d’un gouvernement du bien-être. Cet angle d’analyse permet d’interroger conjointement les constructions médicales, politiques et sociales de la santé, et de participer ainsi au décloisonnement des travaux de la sociologie (de la santé, du travail, des professions, des régulations professionnelles et des marchés) et de la science politique. La première partie reconstitue la genèse des pratiques de la médecine chinoise en France en interrogeant, tout d’abord, ses conditions d’exportation et de réception sous la forme d’une juridiction formée par des médecins autour de l’acupuncture (Abbott, 1988), puis sa requalification sociale comme pratique de bien-être et norme de prévoyance. La seconde partie se concentre sur les investissements professionnels sur un marché du travail en médecine chinoise segmenté et en construction qui se déploie entre deux espaces inégalement régulés et contrôlés : celui des professions médicales et celui des travailleurs indépendants exclus de ces professions. La dernière partie expose les dynamiques professionnelles et institutionnelles qui visent à « durcir » les frontières du travail en s’intéressant aux engagements associatifs, syndicaux et politiques des travailleurs dans des organisations catégorielles, voire corporatistes, au sein des écologies liées (Abbott, 2003).