Thèse soutenue

Effets de la grossesse et des variations pondérales sur la survenue d’une incontinence urinaire chez la femme : une enquête étiologique sur la part réversible de l’incontinence urinaire

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Auteur / Autrice : Anne-Cécile Pizzoferrato
Direction : Arnaud FauconnierXavier Fritel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Santé publique - épidémiologie
Date : Soutenance le 06/10/2017
Etablissement(s) : Université Paris-Saclay (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Santé Publique (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Risques cliniques et sécurité en santé des femmes et en santé périnatale (Montigny-Le-Bretonneux, Yvelines ; 2012-....) - Risques cliniques et sécurité en santé des femmes et en santé périnatale / RISCQ
établissement opérateur d'inscription : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (1991-....)
Jury : Président / Présidente : Béatrice Blondel
Examinateurs / Examinatrices : Hervé Fernandez, Els Bakker
Rapporteurs / Rapporteuses : Sophie Alexander, Michel Cosson

Résumé

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Objectif : la principale théorie développée pour expliquer l’incontinence urinaire (IU) et le défaut de support urétral est la théorie du traumatisme obstétrical : l’accouchement par voie vaginale serait susceptible d’entraîner des lésions périnéales à l’origine de l’IU et la pratique de la césarienne constituerait un facteur protecteur. Notre objectif était de préciser la part des facteurs étiologiques non liés à l’accouchement qui participent à la genèse de l’IU reliée à la grossesse chez la femme.Matériel et Méthodes : nous avons d’abord étudié l’impact des facteurs de risque d’IU dans 2 populations distinctes : l’une à distance du premier accouchement (entre 4 et 12 ans), l’autre dans une cohorte de primipares suivies à 1 an du premier accouchement.Résultats : A long terme après le premier accouchement, nous avons retrouvé que la présence d’une IU au cours de la première grossesse augmentait le risque d’IU. Elle diminuait également les chances de rémission de l’IU entre 4 et 12 ans après le premier accouchement. Le mode d’accouchement et les grossesses supplémentaires n’étaient pas associés au risque d’IU à 12 ans. Par contre, un IMC élevé était associé à un risque plus élevé de développer une IU 12 ans après le premier accouchement, tandis que la perte de poids augmentait les chances de rémission. A 1 an après le premier accouchement, l’existence d’une IU lors de la grossesse était un facteur très fortement associé au risque d’IU dans le postpartum, indépendamment du mode d’accouchement. La mobilité cervico-urétrale prénatale, évaluée cliniquement ou à l’aide de l’échographie était associée significativement au risque d’IU 1 an après le premier accouchement. Nous n’avons pas retrouvé d’association significative avec le mode d’accouchement à 1 an du postpartum.Conclusion : Ces résultats montrent donc l’importance de la part des facteurs de risque « non traumatiques » sur le risque d’IU postnatale, en particulier les facteurs de susceptibilité individuelle et métaboliques. La lecture de la littérature pourtant abondante ne permet pas de conclure quant au réél impact du mode d’accouchement sur l’IU postnatale et la possibilité de prévention par la césarienne au sein de groupes à risque particulier. La seule façon d’y répondre serait de mettre en place un essai randomisé comparant la césarienne et l’accouchement vaginal. Dans la troisième partie de ce travail, nous présentons la méthodologie du protocole de recherche que nous souhaitons mettre en place pour répondre à la question. A une époque où la relation médecin-malade évolue, la difficulté réside essentiellement en l’acceptabilité de ce type d’essai, que ce soit auprès des patientes ou des obstétriciens. Une enquête préliminaire permettra d’évaluer la faisabilité d’un tel essai en France.