Caractérisation de la réponse immune de l’hôte dans les infections à Clostridium difficile
Auteur / Autrice : | Assaf Mizrahi |
Direction : | Alban Le Monnier, Marie-Lise Gougeon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Microbiologie |
Date : | Soutenance le 26/09/2017 |
Etablissement(s) : | Université Paris-Saclay (ComUE) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Innovation thérapeutique : du fondamental à l'appliqué (Châtenay-Malabry, Hauts-de-Seine ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Ecosystème Microbien Digestif et Santé (Châtenay-Malabry, Hauts-de-Seine) |
établissement opérateur d'inscription : Université Paris-Sud (1970-2019) | |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Louis Gaillard |
Examinateurs / Examinatrices : Alban Le Monnier, Marie-Lise Gougeon, Jean-Louis Gaillard, Michel-Robert Popoff, Marie-José Butel | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Michel-Robert Popoff, Marie-José Butel |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Clostridium difficile est une bactérie présente sous formes de spores dans l’environnement qui vont être ingérées par l’hôte puis germer en formes végétatives dans le tube digestif. Les formes végétatives vont coloniser l’hôte grâce à différents facteurs de colonisation. Ensuite, C. difficile va produire des toxines A et B qui vont être responsables des signes cliniques de l’infection.Après ingestion et colonisation par une souche toxinogène, les présentations cliniques sont variables d’un individu à l’autre. Certaines personnes vont rester porteuses asymptomatiques et d’autres peuvent déclarer des formes menaçant le pronostic vital. De plus, un caractère particulier de l’infection à C. difficile (ICD) est la survenue de récidives. Cette variabilité inter-individuelle de réponses de l’hôte à la colonisation par C. difficile est probablement multifactorielle mais elle paraît reposer largement sur le développement d’une réponse immune efficace de l’hôte.De nombreux travaux ont évalué l’intérêt de la réponse immune développée contre les toxines de C. difficile aboutissant à l’élaboration de thérapeutiques par immunisations ciblant les toxines.Cependant, la réponse immune dirigée contre les toxines n’est pas exclusive. Au vu des principaux résultats de l’équipe et de la littérature récente, il semble que le précurseur des protéines de la couche S SlpA et la flagelline FliC soient d’une importance particulière puisque ces protéines interagissent activement avec les cellules de l’immunité innée via les TLR (Toll Like Receptor) et sont immunogènes chez l’Homme.Nous avons donc voulu reposer les bases du développement d’une réponse immune chez un individu naïf en utilisant un modèle murin d’ICD.Nous avons montré qu’après une infection dans ce modèle aussi bien qu’après deux infections itératives, les animaux développaient une réponse de type IgM dirigée contre les toxines avec une commutation de classe en IgG au niveau sérique. Cependant, bien que nous ayons également observé la production d’IgM spécifiquement dirigées contre SlpA ou FliC, les souris n’avaient paradoxalement pas développé d’IgG dirigés contre SlpA ou FliC.Nous avons ensuite décidé de mener des essais d’immunisation chez la souris en se focalisant sur SlpA. Après des immunisations répétées, en présence de la toxine cholérique utilisée comme adjuvant, nous avons mis en évidence une réponse spécifique objectivée par une augmentation des IgG sériques et des IgA mucosales anti-SlpA dans les deux modèles. Cette réponse était associée à une diminution significative des taux de colonisation et un retard au décès des hamsters.Nous avons ensuite montré sur une première cohorte prospective que les patients atteints d’une ICD simple avaient significativement plus d’IgG spécifiques anti-SlpA que les patients récidivant de l’ICD entre 5 et 25 jours après l’infection.Enfin, nous avons également constitué une deuxième cohorte de patients sur la base d’une étude cas-témoins avec des objectifs plus ambitieux notamment de constitution de collections biologiques cliniquement documentée. Parmi les objectifs, l’étude vise à déterminer de la valeur prédictive des anticorps dirigés contre les facteurs de colonisation et les toxines de C. difficile sur l’évolution de l’ICD et notamment les récidives. Les résultats préliminaires concernant les IgG dirigés contre SlpA sur les premiers couples de cas et de leurs témoins permettent de confirmer ceux qui avaient été observées sur la première cohorte. L’ensemble des collections biologiques et des données cliniques associées permettront très rapidement de générer de nombreux résultats pour chacun des antigènes d’intérêt et ouvrent à de nombreuses perspectives en termes de compréhension des processus physiopathologiques et d’études ancillaires sur la réponse immune cellulaire et/ou humorale ou l’étude de marqueurs biologiques prédictifs des formes sévères et/ou récidivantes.