Thèse soutenue

L’interlangue dans les romans de l’Afrique francophone subsaharienne : contributions sociocritiques à la critique de la littérature francophone

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Auteur / Autrice : Marie Nzang Mbele Tounga
Direction : Pierre BazantayLudovic Emane Obiang
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures française et francophone
Date : Soutenance le 03/07/2017
Etablissement(s) : Rennes 2 en cotutelle avec Université Omar Bongo (Libreville)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues (Rennes)
Partenaire(s) de recherche : COMUE : Université Bretagne Loire (2016-2019)
Laboratoire : Centre d'Etudes des Langues et Littératures Anciennes et Modernes
Jury : Président / Présidente : Michael Rinn
Examinateurs / Examinatrices : Ludovic Emane Obiang, Gudrun Ledegen
Rapporteurs / Rapporteuses : Michael Rinn, Hémery-Hervais Sima Eyi

Résumé

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Il est question dans cette recherche de lire les contributions de l’interlangue dans les romans de l’Afrique francophone subsaharienne. Cette notion linguistique et sociolinguistique voit sa première orientation de recherche avec Sélinker (1972). Chercheur américain attaché aux aspects linguistiques et psycholinguistiques de l’apprentissage d’une langue étrangère par les adultes avec l’élaboration du terme « interlanguage » (traduit interlangue en français) pour rendre compte des connaissances intermédiaires de l’apprenant en langue étrangère. Pour cet auteur tout comme pour d’autres chercheurs qui ont orienté les recherches sur la notion, l’interlangue est une « compétence transitoire » (Coder, 1967), « une « langue approximative » (Nemser, 1971) caractérisée par une véritable instabilité d’autant plus que les règles grammaticales de l’interlangue ne correspondent pas aux règles retrouvées dans la langue maternelle de l’apprenant ni celles observées dans la langue cible : en général, l’interlangue n’est pas destiné à évoluer vers une meilleure pratique de la langue.Or, l’observation de l’interlangue dans les textes des romanciers de l’Afrique subsaharienne d’expression française remet en cause cette définition des premiers chercheurs : dans les textes, l’nterlangue fait accroître le lexique du vocabulaire, elle réutilise les structures syntaxiques pour innover la syntaxe, en plus de cela, elle diversifie les figures de styles pour embellir la stylistique existante. Le rajeunissement lexical est visible à travers l’introduction des emprunts, alternances codiques, calques et néologies. Au niveau syntaxique, l'on y observe un emploi inhabituel des outils syntaxiques comme par exemple la détermination, les pronoms, la ponctuation et une insistance des traits morphosyntaxes. A ces structures s'ajoutent les maximes et les proverbes présentant de fait la stylistique comme un élément textuel diversifié.La sociocritique de Zima est l'approche autour de laquelle nous tenons ces informations. Elle se présente ici comme une perspective qui cerne le mieux la socialité du texte littéraire. Elle ouvre la voie à l'analyse de l'interlangue qu'elle a su identifier dans les oeuvres. Grâce à elle, l'on découvre que ce concept fait appel à la cohabitation culturelle des peuples aux microscopes différents. Il suscite la diversité des cultures et évoque le multilinguisme et l'interculturalité, deux poumons importants pour définir la Francophonie institutionnelle, linguistique et littéraire. Les principes auxquelles prône la notion de l'interlangue peuvent restructurer la relation France/Afrique