Thèse soutenue

Le football professionnel européen dans un système capitaliste financiarisé en crise : une approche régulationniste des facteurs de changement institutionnel

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Auteur / Autrice : Jérémie Bastien
Direction : Gilles RasseletJean-Jacques Gouguet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences Economiques
Date : Soutenance le 05/12/2017
Etablissement(s) : Reims
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Sciences de l'homme et de la société (Reims, Marne)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : (REGARDs) - Economie-Gestion, Agro-ressources, Développement durable, Santé
Jury : Président / Présidente : Wladimir Andreff
Examinateurs / Examinatrices : Sandrine Michel
Rapporteurs / Rapporteuses : Christophe Durand, Thomas Lamarche

Mots clés

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Résumé

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L’idée que le football professionnel en Europe est en crise fait très largement consensus parmi les économistes. Dans notre thèse, nous montrons que ce diagnostic suppose de négliger un certain nombre d’éléments constitutifs de l’inscription du football dans le monde économique. C’est pourquoi, nous défendons que, loin d’être en crise, le football professionnel européen est, depuis les années 1980, dans une phase de très forte croissance. Pour ce faire, nous adoptons une démarche mésoéconomique régulationniste et procédons à une analyse systémique et multi-niveaux du football professionnel européen. Nous aboutissons ainsi à la caractérisation d’un « régime économique de fonctionnement » que nous qualifions de « financiarisé » compte tenu de l’instrumentalisation du football par des intérêts financiarisés et de leur influence sur les stratégies des acteurs traditionnels du football. Cette financiarisation du football engendre une forte instabilité de son régime puisque l’activité des clubs implique du déficit et du surendettement. En effet, l’incitation à la performance sportive (ligue ouverte), le fort pouvoir de négociation des joueurs (hold-up) et la souplesse de l’environnement réglementaire du football conduisent les clubs à des niveaux de dépenses élevés. Au contraire des « petits » clubs, cette situation n’est pas problématique pour les « grands » clubs, puisqu’ils sont soutenus par des agents à forte capacité de financement et tirent des revenus élevés de leur participation aux compétitions supranationales. Dans ce contexte, le régime est donc durable : sous l’effet de l’instabilité, les acteurs nouent de nouveaux compromis qui modifient les « dispositifs institutionnels » existants et rendent ainsi pérenne la logique de croissance en vigueur. Il y a donc régulation (au sens de la théorie de la régulation) du football. Il reste toutefois que ces modalités de régulation conduisent à accroître les inégalités entre les clubs et que cela pourrait, à terme, amener à une crise économique majeure du football professionnel européen.