Biodiversité anguillicole en milieu tropical insulaire (Tahiti) face aux aménagements hydroélectriques
Auteur / Autrice : | Herehia Helme |
Direction : | Serge Planes |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Océanologie biologique et environnement marin |
Date : | Soutenance le 08/12/2017 |
Etablissement(s) : | Paris Sciences et Lettres (ComUE) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Établissement de préparation de la thèse : École pratique des hautes études (Paris ; 1868-....) |
Laboratoire : Centre de recherches insulaires et observatoire de l’environnement (Moorea, Polynésie française ; Perpignan) | |
Jury : | Président / Présidente : Marc Taquet |
Examinateurs / Examinatrices : Serge Planes, Marc Taquet, Pierre Labrosse, Jean-Yves Meyer, René Galzin, Pierre Sasal, Yann Wolff | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Keith, Pierre Labrosse |
Mots clés
Résumé
Cette thèse en recherches fondamentale et appliquée a pour modèle biologique l’anguille d’eau douce qui a toujours fasciné le monde de la recherche par son cycle de vie unique et tous ses mystères non encore résolus pour certains. Dans le monde, 19 espèces d’anguilles existent dont certaines en déclins dans les zones tempérées ce qui peut justifier l’amplification des recherches sous les tropiques. En Polynésie française, cet animal mystérieux est sacré ; les légendes polynésiennes associent les anguilles à la création de la vie. Trois espèces y sont présentes : l’anguille marbrée « Anguilla marmorata », l’anguille de montagne « Anguilla megastoma » et l’anguille de vase « Anguilla obscura ». Elles n’ont pas la même distribution spatiale où la première s’adapte à n’importe quel milieu, la deuxième remonte les rivières jusqu’en haute vallée à plusieurs centaines de mètres d’altitude, tandis que la dernière reste en basse vallée préférant les eaux stagnantes. Grâce aux nombreuses rivières présentes sur Tahiti, cette île principale de Polynésie est en pleine transition énergétique et privilégie maintenant les énergies renouvelables ; particulièrement l’hydroélectricité. Cependant, les aménagements hydroélectriques connus pour provoquer des problèmes de continuité écologique de la biodiversité dulçaquicole, notamment pour les anguilles, vont nous intéresser dans ce travail de thèse en bourse Cifre. C’est dans ce contexte que s’inscrit cette thèse, dans la plus grande vallée de Tahiti, la Papenoo. Deux problématiques y sont étudiées : le recrutement des civelles et l’étude de la population adulte. Nos résultats sur les trois années de suivi de l’arrivée des juvéniles d’anguilles dans l’embouchure de la Papenoo révèlent un recrutement saisonnier des civelles de Novembre à Mars avec deux pics en Décembre et Janvier. Plus de 80% des civelles sont des Anguilla marmorata. Concernant les populations adultes, nous observons : 1/ plus de 90% de la population sont également de l’espèce Anguilla marmorata, 2/ les anguilles adultes présentent un gradient de densité de l’aval vers l’amont et 3/ le problème de continuité biologique ne vient pas des barrages ou captages en eux-mêmes, mais proviendrait des canaux de fuite en sortie de centrale où nous observons une sur-attractivité pour les anguiles. Cette étude s’est révélée très importante dans l’avancement théorique de nos connaissances biologiques et écologique sur l’anguille, dans l’appropriation par l’industriel de bonnes pratiques et par une solide communication sur la coexistence possible entre gestion et développement.