Thèse soutenue

La danse étrusque (VIIIe-Ve siècle avant J.-C.) : étude anthropo-iconologique des représentations du corps en mouvement dans l'Italie préromaine

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Auteur / Autrice : Audrey Gouy
Direction : Stéphane VergerAdriano Maggiani
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Soutenance le 08/12/2017
Etablissement(s) : Paris Sciences et Lettres (ComUE) en cotutelle avec Università Ca' Foscari Venezia (Venise, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Établissement de préparation de la thèse : École pratique des hautes études (Paris ; 1868-....)
Laboratoire : Archéologie et philologie d'Orient et d'Occident (Paris ; 1998-....)
Jury : Président / Présidente : Dominique Briquel
Examinateurs / Examinatrices : Stéphane Verger, Adriano Maggiani, Dominique Briquel, Jean-Paul Thuillier, Luca Cerchiai
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Paul Thuillier, Luca Cerchiai

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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A partir de la seule documentation disponible, à savoir l’iconographie, il a été dressé un corpus de 526 objets, tous supports confondus, à partir de l’Etrurie tyrrhénienne, de l’Etrurie campanienne et de l’Etrurie padane. Cette thèse propose dans un premier temps, en plus de justifier et de délimiter le corpus des scènes de la danse étrusque et de poser les fondements historiographiques, de penser et définir la représentation même de la danse. Quels éléments dans l’image permettent de définir une scène de danse comme telle ? S’agit-il véritablement de danse ? La confusion que l’on note dans les textes grecs et latins entre pratiques dansées, sportives et guerrières se rencontrent aussi dans l’image, ce qui a amené à appréhender la danse au sens large, en termes de performance et d’évènement. Cette première définition permet de délimiter les scènes de danse par rapport aux scènes de cortège, de parade, de duel, et de distinguer les danseurs d’autres personnages récurrents de l’iconographie étrusque comme les « orants ». Dans un second temps, l’étude typologique et l’analyse sérielle des scènes de danse permet de dresser un répertoire étrusque de 2143 positions corporelles, et ainsi de préciser la définition de l’image de la danse. Cet axe permet d’identifier les différentes positions corporelles, ainsi que les gestes, les accessoires des acteurs, leurs caractéristiques physiques, et les objets et les lieux de la danse. Cette identification systématique est accompagnée de l’étude des interactions corporelles, gestuelles, vestimentaires, ou colorés. Délimiter le répertoire iconographique de la danse étrusque implique aussi d’en définir les modalités d’élaboration et la porosité. Les données sont ainsi replacées dans un contexte géographique et historique afin de repérer les particularités de l’iconographie étrusque, de distinguer les modèles étrangers et les réélaborations. La mise en série révèle que la comparaison avec l’iconographie grecque s’impose pour certaines postures. Mais les imagiers sélectionnent et agencent selon une disposition qui s’adapte aux pratiques étrusques de l’image. Les Étrusques ont ainsi puisé dans un répertoire grec des postures puis les ont adaptées et enrichies, à l’image de l’adaptation de l’alphabet grec en Étrurie. La diffusion des éléments constitutifs de l’image étrusque de la danse d’une cité étrusque à une autre permet de délimiter un répertoire iconographique préromain commun, mais aussi des choix locaux. Nous relevons en particulier les cas de Chiusi et de Tarquinia. A côté d’un répertoire commun, les deux cités ont développé chacune des solutions différentes qui répondent à des constructions propres de l’image. Dans un dernier temps enfin, sont étudiés les différents types de danse relevés, ainsi que le statut et la fonction des différents acteurs. Il s’agit de comprendre, par une orientation historique et anthropologique, et lorsqu’il est possible de le relever, l’enchaînement de ces danses, leur fonction, leurs différentes phases et leur place dans les pratiques rituelles de l’Italie préromaine. De cette étude découlent des questions quant à l’utilisation de l’image étrusque de la danse. Il s’avère en effet qu’une sélection des types de danse et des postures est opérée par les imagiers. Dans ce cadre, c'est sur le fonctionnement et le système de l'image, comparée à un langage, que nous avons mis l'accent. La direction adoptée dans ce troisième axe est aussi iconologique et vise à déchiffrer l'image de la danse étrusque en s'orientant vers le structuralisme et la sémiotique. L’étude a abouti à la conclusion selon laquelle les postures et les éléments visuels qui composent l’iconographie étrusque de la danse étaient sélectionnés et agencés dans des programmes iconographiques donnés, selon leur signification, leur portée discursive, et la fonction et la temporalité du rituel auquel ils font référence, puis adaptés à la fonction rituelle du médium sur lequel ils sont agencés.