Thèse soutenue

La Parole d'autrui : une reconstitution : une lecture des romans ''Loin de Médine'' d'Assia Djebar, ''Solibo Magnifique'' de Patrick Chamoiseau et ''Traversée de la mangrove'' de Maryse Condé

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Auteur / Autrice : Émilie Cappella
Direction : Dominique CombeNasrin Qader
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues et littératures
Date : Soutenance le 18/04/2017
Etablissement(s) : Paris Sciences et Lettres (ComUE) en cotutelle avec Northwestern university
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, Arts, Sciences humaines et sociales (Paris ; 2010-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : République des savoirs : lettres, sciences, philosophie
établissement opérateur d'inscription : École normale supérieure (Paris ; 1985-....)
Jury : Président / Présidente : Julia Elsky
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Combe, Nasrin Qader, Julia Elsky, Daniel Lançon, Eliana Văgălău
Rapporteur / Rapporteuse : Daniel Lançon, Eliana Văgălău

Résumé

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Cette thèse apporte un éclairage esthétique sur un ensemble de romans polyphoniques du canon francophone contemporain. Des formes de féminisme autour du prophète de l’islam dans Loin de Médine d'Assia Djebar aux formes de l’individualisme dans un village guadeloupéen dans Traversée de la mangrove de Maryse Condé en passant par les voix multiples de la créolité dans Solibo Magnifique de Patrick Chamoiseau, ces romans sont engagés dans des stratégies littéraires novatrices. Or les études postcoloniales ont laissé dans l'ombre le travail des formes qui est pourtant le mode opératoire de la pensée littéraire. Il faut donc remédier à ces lacunes par une analyse narratologique et stylistique des techniques de représentation du discours et de la pensée. En dégageant les formes et les enjeux de la relation fascinante qui se joue entre la parole de l’autre et les voix narratives, notre thèse apporte une contribution attendue dans les études francophones autant que dans les théories narratives.Trois pensées majeures nourrissent cette recherche : d’abord le concept de contrepoint d’Edward Saïd, envisagé dans sa dimension dialogique, ensuite la vision sociale du langage chez Voloshinov/Bakhtine qui préside aux développements sur le dialogisme, enfin l’approche politique de la littérature de Jacques Rancière, qui donne un tout nouvel éclairage aux désormais traditionnels bénéfices de l’« estrangement ». C’est ainsi sans quitter la zone ténue où se rencontrent formes esthétiques et formes sociales que ce travail traverse les débats les plus actuels des études francophones.