Thèse soutenue

Impacts du changement climatique sur les ressources en eau (quantité et qualité) dans les bassins du Tigre et de l'Euphrate en Irak

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Auteur / Autrice : Abdulamir Hussein Qasim
Direction : Michel DesseRégis Barraud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance le 19/05/2017
Etablissement(s) : Poitiers
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés et Organisations (Limoges ; 2009-2018)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Rural urbain acteurs liens territoires environnement sociétés
faculte : Université de Poitiers. UFR de sciences humaines et arts
Jury : Président / Présidente : Dominique Royoux
Examinateurs / Examinatrices : Michel Desse, Régis Barraud, Etienne Chauveau
Rapporteurs / Rapporteuses : Mohamed Maanan, Azeddine Mebarki

Résumé

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Faiblement arrosé par les précipitations, l'Irak dépend exclusivement des eaux du Tigre et de l'Euphrate. Si les changements climatiques ont joué et jouent encore un rôle dans la diminution des apports en eau de ces fleuves, les gigantesques barrages du GAP, qui assurent la maîtrise des écoulements des fleuves en Turquie, ont également des impacts négatifs non seulement sur la quantité des eaux, mais également sur leur qualité à cause des pollutions diverses dont celles des retours d'eau de drainage agricole. En profitant de sa situation géographique en amont du Tigre et de l'Euphrate, la Turquie tente de légitimer sa domination absolue sur ces fleuves, au grand dam du droit international, sans tenir compte des besoins des pays en aval. Du fait de l'aggravation de la crise de l'eau, la productivité agricole en Irak a considérablement diminué. Aujourd'hui, l'économie irakienne est principalement basée sur les recettes pétrolières.Jusqu'à présent, aucun accord sérieux tripartite pour le partage équitable des eaux du Tigre et de l'Euphrate n'a été signé entre l'Irak, la Syrie et la Turquie. La raison en est que la Turquie, en position de force géographique, militaire et hydraulique (GAP), utilise l'eau comme une arme de guerre pour atteindre des objectifs politiques cachés (pétrole contre eau, terre contre eau). En Irak, les problématiques hydro-climatiques ont leur importance, mais que les questions géopolitiques et socio-économiques constituent le fond du conflit. Au-delà de ces questions qui compliquent le déroulement des négociations entre les pays riverains, la crise de l'eau en Irak n'est-elle pas due également à un problème de gestion de la ressource en eau à l'intérieur de ses frontières nationales ? Les changements climatiques et les barrages turcs portent actuellement un certain nombre d'enjeux qui appellent à un tournant dans la gestion des eaux du Tigre et de l'Euphrate. La gestion intégrée et participative des eaux de ces fleuves constitue la solution unique aux conflits entre les pays riverains. Elle est indispensable pour réussir la transition d'une situation de conflit à une situation de coopération en faveur d'une paix et d'un développement durables. Toutefois, le contexte actuel, marqué par une instabilité multiforme ne contribue pas à créer les conditions d'une coopération fructueuse entre les pays riverains. L'étendard rouge des tensions liées aux eaux du Tigre et de l'Euphrate continue à flotter entre l'Irak, la Syrie et la Turquie, mais pour combien de temps encore ?