La mémoire à l'épreuve du quotidien dans la littérature contemporaine française et du Río de la Plata : Georges Perec, Jacques Roubaud, Julio Cortázar et Mario Levrero
Auteur / Autrice : | Paula Klein |
Direction : | Christine Baron |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature Générale et Comparée |
Date : | Soutenance le 22/11/2017 |
Etablissement(s) : | Poitiers |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, pensée, arts et histoire (Poitiers ; 2009-2018) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Formes et représentations en littérature et linguistique (Poitiers) |
faculte : Université de Poitiers. UFR Langues et Littératures (1970-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Lionel Ruffel |
Examinateurs / Examinatrices : Christine Baron, Denis Mellier, Fatiha Idmhand, Florencia Garramuño | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Lionel Ruffel, Annick Louis |
Résumé
Ce travail interroge les modalités assumées par le quotidien dans un ensemble d'oeuvres qui abordent la mémoire d'un passé marqué par la violence historique. C'est à partir du « bruit de fond » des grands événements historiques, de l'expérience « commune » et ordinaire, que des auteurs comme Georges Perec, Julio Cortázar, Jacques Roubaud ou Mario Levrero conçoivent leurs démarches mémorielles. La réflexion sur la violence de la guerre et de la Shoah constitue ainsi le point de départ des projets de Perec et de Roubaud, ces deux « enfants de la Seconde Guerre mondiale ». Dans le Río de la Plata (Argentine et Uruguay), la violence d'État des dictatures des années 1970 et 1980 est également déterminante pour comprendre le tournant documentaire et mémorialiste observé dans l'oeuvre tardive de Cortázar et Levrero. Créé à partir d'une sélection d'oeuvres de ces quatre écrivains, notre corpus partage cette nécessité d'inscrire la vie quotidienne dans l'histoire.Malgré les différences évidentes entre leurs poétiques et leurs contextes de production, les démarches de ces écrivains se rapprochent en ce qu'elles appréhendent le quotidien à partir d'une conception de l'oeuvre comme « projet ». Se reflétant dans l'utilisation de contraintes et de protocoles qui exigent un investissement total de la part des écrivains, la double dimension textuelle et performative de ces textes représente ainsi l'une de leurs facettes les plus originales. Cette étude se propose d'aborder les trois dimensions théorique, littéraire et performative du quotidien faisant de l'oeuvre un laboratoire d'expérimentation. L'emprunt de procédés et de méthodes issus des sciences sociales caractérise ce versant expérimental qui sera notamment abordé dans cette thèse à partir de deux postures : celle de l'« ethnographe de proximité » et celle de l'« archiviste du quotidien ». Se donnant pour objectif de saisir une mémoire du présent et des « choses communes », ces multiples inflexions du quotidien le transforment en un moyen d'énonciation oblique des questions d'ordre mémoriel et politique relevant d'un arsenal de figures de résistance active.