Thèse soutenue

Troubadours et société en Aquitaine au XIIe siècle (1071-1199)
FR  |  
EN
Accès à la thèse
Auteur / Autrice : Sébastien-Abel Laurent
Direction : Martin AurellCatalina Gîrbea
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire médiévale
Date : Soutenance le 09/12/2017
Etablissement(s) : Poitiers
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, pensée, arts et histoire (Poitiers ; 2009-2018)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études supérieures de civilisation médiévale (Poitiers ; 1953-....)
faculte : Université de Poitiers. UFR de sciences humaines et arts
Jury : Président / Présidente : Florian Mazel
Examinateurs / Examinatrices : Martin Aurell, Catalina Gîrbea
Rapporteurs / Rapporteuses : Florian Mazel, Fabio Zinelli

Résumé

FR  |  
EN

L'objectif initial de notre travail était d'enquêter sur la présence des troubadours aquitains du XIIe siècle dans les sociétés qu'ils fréquentèrent. L'étude montre qu'ils ne formaient pas un groupe social au sens contemporain du terme. D'une part, ils venaient de milieux très différents. D'autre part, leur positionnement au sein des cours a évolué au cours du temps. Jusqu'aux années 1130, les troubadours se faisaient les porte-paroles de l'ensemble des membres de cours aux contours bien définis, dans un contexte politique marqué par des révoltes récurrentes. L'espace aquitain traversait alors une période de recomposition territoriale qui aboutit finalement à un changement de capitale, de Poitiers vers Bordeaux. Le troubadour Marcabru changea radicalement de perspective en se plaçant délibérément en dehors de l'espace courtisan, dans un rôle se rapprochant du prédicateur laïc. Il fut imité par un certain nombre de troubadours jusque dans les années 1150. Après cette date, une nouvelle génération de poètes abandonna cette posture. Ils transcrivaient dans leurs oeuvres les expériences d'hommes et de femmes confrontés au renforcement du contrôle étatique sur la noblesse. Par-là, ces troubadours élaborèrent un modèle de comportement qui inspira les aristocrates de Catalogne, de Languedoc, de Provence et du nord de l'Italie, où l'héritage des troubadours finit par être conservé. La rédaction ultérieure des chansonniers provençaux, dont aucun ne fut écrit en Aquitaine, correspondit en effet à une démarche patrimoniale et mémorielle et au besoin de disposer de modèles de comportement. Cela créa l'illusion, par-delà les siècles, qu'une véritable communauté avait existé parmi les troubadours aquitains du XIIe siècle, là où il serait plus judicieux d'évoquer une communauté créée a posteriori par un corpus de textes collectés tardivement.