Thèse soutenue

Du vernaculaire à la déprise d'oeuvre : Urbanisme, architecture, design

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Edith Hallauer
Direction : Thierry Paquot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Aménagement de l'espace, Urbanisme
Date : Soutenance le 01/12/2017
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Ville, Transports et Territoires (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne ; 2010-2015)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Lab'Urba (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne) - LAB'URBA / LAB'URBA
Jury : Président / Présidente : Catherine Grout
Examinateurs / Examinatrices : Thierry Paquot, Pascal Nicolas-Le Strat
Rapporteur / Rapporteuse : Joëlle Zask, Pierre Frey

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Cette thèse a pour point de départ le constat de l’émergence de revendications vernaculaires dans le champ urbain « alternatif » (Paquot, 2012 ; Béal & Rousseau, 2014) contemporain, en urbanisme, paysage, architecture et design. Des néologismes récents semblent empreints de tautologies et de paradoxes : on parle « d’urbanisme convivial » (Grünig, 2013), de « vernaculaire contemporain » ou de « nouveau vernaculaire »(Frey, 2010). Une première étude terminologique autour du vernaculaire dévoilera une étymologie fondamentalement dialectique et relative : ce mot savant désigne l’aspect populaire des choses – noms communs, pratiques ordinaires, savoirs non-doctes. Mais la géohistoire du vernaculaire révèle surtout sa subversivité latente, confirmant là sa place dans le champ des alternatives. C’est à partir des concepts de « travail fantôme » et de « genre vernaculaire » (Illich, 1983), que nous établirons que le terme est apparu lorsque la chose a disparu. Une dépossession (des savoirs, des techniques, des biens communs, des modes de faire) se lit au creux des révolutions industrielles (Giedion, 1980) et des mutations des pratiques de subsistance, désormais reléguées au champ des loisirs (Corbin, 2009). Le terme est donc intimement lié à un caractère revendicatif, de reprise, qui n’est pas sans écho avec un type de pratiques critiques en design : être contre, tout contre (Papanek, 1974). C’est alors par l’analyse de différents types de reprises récentes, posant les esquisses d’un paysage existentiel du vernaculaire (Jackson, 1984), que nous proposons l’idée de déprise d’œuvre, déployant les paradigmes d’un urbain soutenable. Dans un contexte de déprise urbaine qui la voit apparaître, la déprise d’œuvre répond à la maîtrise d’œuvre, par la quête du recouvrement des savoirs qu’aura révélé le vernaculaire : faire, laisser faire, faire faire. Nourrie d’improvisation, de processus et d’expérience (Zask, 2011), cette attitude affirme finalement le rôle de vecteur rhétorique et mobilisateur que joue le vernaculaire dans la réinvention de pratiques urbaines