Mise en pratique de la politique de prévention de catastrophes au Mexique : Enjeux en milieu urbain : Le cas de la ville de Minatitlán
Auteur / Autrice : | Gabriela Estrada Díaz |
Direction : | Jocelyne Dubois-Maury |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Aménagement de l'espace, Urbanisme |
Date : | Soutenance le 21/11/2017 |
Etablissement(s) : | Paris Est |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Ville, Transports et Territoires (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne ; 2010-2015) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Lab'Urba (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne) - LAB'URBA / LAB'URBA |
Jury : | Président / Présidente : Jérôme Monnet |
Examinateurs / Examinatrices : Jocelyne Dubois-Maury, Gilles Hubert, Vicente Ugalde | |
Rapporteur / Rapporteuse : Marie-France Prévôt Schapira, Agnès Berland-Berthon |
Mots clés
Résumé
La thèse part d'une interrogation sur la mesure dans laquelle l'État mexicain s'est doté des moyens de réponse vis à vis les défis en matière de prévention des risques majeurs. Si le pays est plutôt bien préparé pour affronter l'urgence et qu'on arrive à reconstruire les infrastructures endommagées lors des événements catastrophiques grâce aux moyens financiers mis à disposition, force est de reconnaître que les catastrophes naturelles comme technologiques se produisent à répétition et qu'on n'arrive pas à aménager le territoire de sorte que les dangers existants ne deviennent pas des catastrophes, notamment en milieu urbain.Le cas d'étude, la ville de Minatitlán, dévoile les enjeux et carences de l'intervention de l'État en matière de prévention de risques. À Minatitlán, la nature est sévère et produit des inondations à répétition, mais l'humain a eu sa part de responsabilité au moment de choisir une localisation difficile pour l'implantation d'un peuplement. Plus tard, les conditions de l'urbanisation et production de l'habitat se sont peu souciées de réduire les dangers. L'implantation de l'industrie pétrolière dans la région n'a fait qu'accroître la pression urbaine et rendu plus difficile le contrôle de l'urbanisation spontanée et la sécurisation des logements. Apparaît ainsi une situation de risque qui concerne plusieurs milliers d'habitants et dont l'issue n'est pas claire vu les carences de l'action publique en matière d'aménagement urbain et prévention des risques majeurs.Le questionnement ultime de cette recherche se trouve dans les conditions de mise en opération de la politique de prévention de risques majeurs au Mexique, à savoir, les enjeux locaux, géographiques, socio-économiques, institutionnels et socio-culturels, qui vont conditionner son efficacité. Le cadre conceptuel choisi pour structurer cette thèse repose sur une compréhension des milieux urbains et leur vulnérabilité, dans leur multi-dimensionnalité.La thèse se structure en trois parties. La première pose les bases de l'étude dans le but de comprendre comment il fallait approcher le cas d'étude. La seconde partie de la thèse fait deux analyses qui reposent sur des documents et données assez facilement accessibles au Mexique. Une troisième et dernière partie porte sur les facteurs socio-culturels de vulnérabilité, et notamment sur la représentation sociale du risque et de la catastrophe, puisqu'elle a un impact direct sur les réactions individuelles et collectives face aux risques et aux sinistres.Le cas de Minatitlán confirme l'étroite relation entre le développement urbain et les dangers d'un site. La compréhension du risque comme opportunité et son lien indissociable avec l'histoire de la ville permet d'expliquer les traits de l'urbanisation à Minatitlán. La recherche constate que dans la configuration actuelle du paysage institutionnel et social autour de la problématique des risques, bien de groupes sociaux et institutionnels s'y accommodent de la situation actuelle, peu propice à un véritable accroissement de la résilience de la ville de Minatitlán face aux risques qui peuvent s'aggraver dans un contexte de réchauffement de la planète.La politique de protection civile privilégiée par le Mexique, guide une action publique pyramidale du haut vers le bas, où chaque échelon du gouvernement contribue à la gestion de la catastrophe selon ses moyens. Au bout de cette chaîne d'intervention se trouvent les sinistrés, chez qui on a estompé toute initiative de participation active à la prévention.Dans cet état de choses, il semble peu probable qu'un changement dans l'approche de l'action publique se produise dans le futur proche : le cadre institutionnel se consolide de plus en plus dans sa configuration actuelle, et les populations qui auraient intérêt à ce que les choses évoluent, n'articulent aucune demande dans ce sens