Thèse soutenue

Mais pourquoi arrivent-ils tous à la même heure ? : le paradoxe de l’heure de pointe et des horaires de travail flexibles : enquête sociologique auprès de cadres franciliens
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Auteur / Autrice : Emmanuel Munch
Direction : Pierre ZembriEmre Korsu
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Aménagement de l'espace, Urbanisme
Date : Soutenance le 05/12/2017
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Ville, Transports et Territoires (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Ville, mobilité, transport (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne)
Jury : Président / Présidente : Dominique Royoux
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Zembri, Emre Korsu, Jean-Pierre Orfeuil
Rapporteurs / Rapporteuses : Diane-Gabrielle Tremblay, Sylvie Fol

Mots clés

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Résumé

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Au cœur des temporalités urbaines, les horaires de travail rythment les pulsations des activités et mobilités quotidiennes. C'est pourquoi nous interrogeons la possibilité d’échelonner les horaires d’embauche pour atténuer la saturation des transports à l’heure de pointe du matin. Les réponses habituellement privilégiées s’appuient sur des considérations d’ordre technique : c’est l’entreprise qui contraint les salariés à se déplacer au même moment. Une des solutions envisagées consiste alors à promouvoir les horaires de travail à la carte. Mais nos observations relativisent la pertinence de cette idée. En effet, en Île-de-France et pour les déplacements en transports collectifs, la flexibilisation des horaires de travail accentue la concentration temporelle des arrivées au bureau. Ce constat paradoxal demande de renverser la façon dont nous considérons généralement le phénomène de pointe. Avant de chercher à résoudre les problèmes de congestion en heure de pointe, il est nécessaire de comprendre les logiques d’action individuelles qui fondent un choix d’horaire de travail. Pour quelles raisons un salarié aux horaires flexibles arrive-t-il au travail en heure de pointe? Guidées par une approche compréhensive et centrée sur les temporalités du quotidien, nos investigations s’appuient sur les résultats d’un questionnaire (3202 répondants) et d’entretiens (29) réalisés auprès de cadres du pôle d’activité de la Plaine Saint-Denis. Afin de décrire les stratégies temporelles qui expliquent une arrivée au bureau en heure de pointe, nous établissons nos hypothèses de recherche selon trois dimensions :(I) Il subsiste toujours des contraintes de couplage (horaires d’école, de réunion) qui poussent les salariées flexibles à se rendre au travail durant la période de pointe. (II) Les salariés flexibles qui n’ont pas de contraintes de couplage préfèrent (loisir en fin d’après-midi, synchronisation avec les proches) arriver avant ou pendant l'heure de pointe. (III) Il existe des normes sociales d’horaires de travail (normes des salariés disciplinés et du cadre dévoué) qui canalisent les pratiques horaires en sanctionnant les arrivées trop tardives au bureau. La validation de ces hypothèses offre une lecture renouvelée de l’heure de pointe à l’ère de la flexibilité : l’individualisation du rapport au temps (de travail) ne conduit pas à la désynchronisation des agendas. Et finalement, c’est en dévoilant les entrelacs organiques de la synchronisation au travail que la thèse ouvre des pistes opérationnelles pour désaturer les transports aux heures de pointe