Etude de la maladie épizootique hémorragique en Tunisie
Auteur / Autrice : | Sameh Ben Dhaou |
Direction : | Stéphan Zientara, Salah Hammami |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Pathologie et recherche clinique |
Date : | Soutenance le 07/07/2017 |
Etablissement(s) : | Paris Est en cotutelle avec Faculté des sciences de Bizerte (Tunisie) |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Sciences de la Vie et de la Santé (Créteil ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Biologie moléculaire et immunologie parasitaires - Biologie moléculaire et immunologie parasitaires et fongiques |
Jury : | Président / Présidente : Ahmed Landoulsi |
Examinateurs / Examinatrices : Abdeljelil Ghram | |
Rapporteur / Rapporteuse : Amine Slim, Sophie Le Poder |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La maladie épizootique hémorragique (EHD) est une arbovirose inscrite sur la liste de l'OIE (organisation mondiale de la santé), qui affecte aussi bien les ruminants sauvages (essentiellement les cervidés) que les ruminants domestiques (les bovins) par la morsure de petits moucherons hématophages, les Culicoïdes (Diptera: Ceratopogonidae). Au début du 21ème siècle, cette maladie a émergé au Maghreb et au Moyen Orient (Turquie, Israël et Jordanie), générant de lourdes pertes économiques pour les éleveurs.L'émergence inattendue de l'EHDV en Tunisie en 2006, simultanément avec l’observation de foyers d'EHDV-6 au Maroc et en Algérie, a suscité une vive inquiétude dans le monde agricole tunisien, qui avait déjà eu à faire face à la survenue d’épizooties d'autres orbivirus : la peste équine africaine en 1960 et de la fièvre catarrhale ovine en 1999 donnant l’exemple qu'une maladie, réputée exotique, puisse émerger et devenir endémique (cas pour la fièvre catarrhale ovine).Ce projet a donc été réalisé pour améliorer les connaissances sur le virus de l’EHDV responsable de l'infection en Tunisie, en 2006, qui entrainait l’apparition de signes cliniques semblables à ceux du BTV.Dans un premier temps, nous avons disposé d'un échantillonnage de différents prélèvements de bovins, Culicoïdes de type imicola collectés en 2006 et conservés à la sérothéque de l'IRVT. Nous y avons donc recherché le génome de l’EHDV par RT-PCR afin de le caractériser et d'isoler le virus. Les résultats ont démontré que l'EHDV-6 était bien le sérotype qui circulait en Tunisie en 2006. Cette partie du travail a fait l'objet d'une publication dans Acta Veterinaria Hungarica.Le deuxième travail exposé s'est intéressé à la recherche d'une présence éventuelle de l’EHDV-6 en Tunisie avant et après l'épidémie de 2006 dans deux espèces animales : les bovins et les dromadaires. Pour cela, nous avons recherché les anticorps ou le génome viral à partir de prélèvements de terrain réalisés de 2000 à 2014 sur des bovins et des dromadaires. A l'issue de cette étude, nous avons détecté une possible circulation à très bas bruit de l'EHDV-6 chez les bovins. Les résultats obtenus sont discutés et ont fait l'objet d'une publication en cours de publication dans le journal Véterinaria Italiana.Concernant l’étude réalisée chez le dromadaire, espèce sensible au BTV, nous voulions évaluer son rôle de réservoir potentiel pour le virus de l’EHD. L’ensemble des résultats sérologiques et virologiques de notre étude nous indique que cette espèce ne semble pas jouer un rôle dans l’épidémiologie de l’EHD.Enfin, parallèlement à ces recherches sur le virus de l’EHD, nous avons mené une enquête sur la présence du virus de la Bluetongue à partir des échantillons de dromadaires et de bovins tunisiens. Les résultats ont été discutés. L'ensemble de ces études contribue à une meilleure connaissance de l'EHDV-6 présent en Tunisie, et permet de rendre compte des espèces potentiellement réservoirs. Certains travaux présentés pourraient être poursuivis pour évaluer le rôle du dromadaire comme réservoir d’Orbivirus et mieux déterminer les espèces de l'inventaire faunique des Culicoïdes impliquées dans la transmission des Orbivirus.