La loi, l'Etat, la société et la police locale au Kenya : étude de cas dans le comté de Kisii
Auteur / Autrice : | Wycliffe Otiso |
Direction : | Hervé Maupeu |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance le 06/12/2017 |
Etablissement(s) : | Pau |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale sciences sociales et humanités (Pau, Pyrénées Atlantiques) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Les Afriques dans le monde |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
La thèse étudie la nature des formes locales de gouvernance dans le domaine de la police ; elle porte sur le Comté de Kisii situé au sud-ouest de la Kenya. L’étude reconstitue l’histoire des groupes locaux de police opérant dans le Comté de Kisii entre 1990-2016, en mettant l’accent sur la nature, les modes de fonctionnement et l’interaction avec les processus juridiques et politiques. Elle examine les acteurs au niveau local, leurs activités quotidiennes et leurs relations avec l’Etat en cherchant à expliquer les trajectoires de police locale (la police de proximité et les groupes de vigilantes d’autodéfense) sous l’influence de dynamiques juridique et non juridique ; en particulier la place du droit dans la mise en application de la loi et son rôle dans la réforme des pratiques policières d’autodéfense (Vigilantes) et de la police de proximité communautaire. Les facteurs sociaux et politiques sont pris en considération dans la mesure où ils affectent le maintien de l’ordre, les pratiques et les résultats, l’amélioration de la gouvernance. Ces facteurs sont mis en contexte en raison de grands changements suite aux réformes constitutionnelles. Pour ce faire, la recherche s’est appuyée sur des méthodes qualitatives d’enquête, principalement l’utilisation des entrevues et sur des sources primaires et secondaires pertinentes, sur une bibliographie, des lois et des recueils de jurisprudence. L’étude révèle des gains, une plus large participation et une « inclusivité » dans les mécanismes de gouvernance locale en comparaison avec les stratégies policières préexistantes pratiquées par la police et les groupes d’autodéfense, qui reposaient sur une participation communautaire minimale. Si l’usage accru du Droit associé au développement de formes nuancées de la police communautaire, reste minime pour l’Etat, les changements sont plutôt attribuables à des usages quotidiens dynamiques du droit et l’action sociale par les membres des communautés dans le cadre de mécanismes de gouvernance locaux désireux d’accroître et d’améliorer le potentiel et les relations État-société. L’étude conclut que malgré un certain nombre de changements dans la lutte contre la criminalité non violente, la transition n’a pas été sans faille : les améliorations dans les relations État-société et dans un meilleur respect sociétal du droit sont compromises par des épisodes de recours à la force, par des asymétries dans la coopération entre l’administration locale et la Communauté, et suite à un soutien inadéquat à la police communautaire et à ses supports culturels. (Gouvernance, police communautaire, groupe vigilante, Kisii, Kenya).