Des précurseurs de la morale : influence de l’identité et du comportement sur les choix prosociaux : une étude comparative chez différentes espèces de mammifères et d’oiseaux
Auteur / Autrice : | Mathilde Lalot |
Direction : | Dalila Bovet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ethologie et cognition comparée |
Date : | Soutenance le 13/12/2017 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Ethologie Cognition Développement (Nanterre) (2014-... ; Nanterre) |
Jury : | Président / Présidente : Gérard Leboucher |
Examinateurs / Examinatrices : Dalila Bovet, Gérard Leboucher, Christophe Feron, Bernard Thierry | |
Rapporteur / Rapporteuse : Christophe Feron, Bernard Thierry |
Mots clés
Résumé
Des études récentes indiquent que des précurseurs de la morale humaine pourraient exister chez les animaux non humains. Parmi ces précurseurs, la prosocialité (comportements produisant un bénéfice pour un receveur sans nécessairement induire de coût pour l’acteur) est considérée comme une composante fondamentale de tout système moral. Nous avons effectué des tests de prosocialité chez plusieurs espèces de mammifères et d’oiseaux, en tenant compte des facteurs d’identité des individus (tolérance, dominance, sexe) et de comportement du receveur (communication, réciprocité). Nos sujets se sont montrés plus prosociaux envers leurs subordonnés qu’envers leurs dominants, ce qui suggèrent que la prosocialité pourrait être utilisée comme un moyen de maintenir son rang. Nous avons observé des différences entre les sexes cohérentes avec le pattern de soins parentaux des espèces, appuyant l’idée selon laquelle la prosocialité aurait évolué dans un contexte de soins aux jeunes. La période de reproduction et le fait d’avoir ou d’avoir eu des petits entraînaient une augmentation de la prosocialité, surtout envers le partenaire de reproduction et ses petits, ce qui pourrait avoir pour but de mieux transmettre ses gènes. Nous avons trouvé des patterns de réciprocité directe chez nos sujets, devenant plus prosociaux lorsque le receveur s’était lui-même montré prosocial lors de la session précédente. Les communications émises par le receveur ont également influencé positivement ou négativement (selon leur nature) les choix du sujet. L’ensemble de nos résultats montrent qu’il est possible et souhaitable d’étudier la prosocialité en dehors des primates, nos sujets s’étant montrés capables de prendre en compte à la fois des facteurs d’identité du receveur et son comportement.