Antonin Artaud et Bertolt Brecht : la révolution infinie : philosophies, mythologies et dramaturgies de la révolution
Auteur / Autrice : | Gérald Garutti |
Direction : | Camille Dumoulié |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature comparée |
Date : | Soutenance le 27/11/2017 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre de recherches en littérature et poétique comparées (Nanterre, Hauts-de-Seine) |
Jury : | Président / Présidente : Anne Tomiche |
Examinateurs / Examinatrices : Camille Dumoulié, Anne Tomiche, Raymond Geuss, Frédéric Gros, Michel Bouquet | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Raymond Geuss, Frédéric Gros |
Mots clés
Résumé
Contemporains capitaux, mythifiés de leur vivant, Artaud et Brecht sont morts en ignorant tout l’un de l’autre. Ce tandem imaginaire s’est néanmoins vu érigé en grand antagonisme de l’avant-garde. Au dualisme théâtral Cruauté vs Distanciation se sont superposées les confrontations esthétiques (performance vs brechtisme), politiques (situationnistes vs staliniens), idéologiques (transgression libertaire vs totalisation marxiste), philosophiques (critique postmoderne vs rationalisme occidental).Par-delà cette réduction instrumentale à deux machines de guerre théoriques adverses, un enjeu essentiel unit pourtant Brecht et Artaud : comment changer le monde ou la vie ? De cette Révolution infinie dont le théâtre n’est qu’un aspect, cette thèse explore les sens par la comparaison de leurs œuvres complètes en croisant littérature, philosophie et politique. Au-delà d’options divergentes, Artaud et Brecht partagent des problèmes, des rejets, des axes. I. Mythologies. Artaud et Brecht traquent la Révolution en brûlant ses mythes : embraser la terre (destruction, dégénérescence, décadence) ; changer la vie (paganisme, anarchismes, avant-gardes) ; transformer le monde (marxisme, indianisme). II. Pathologies. Pour éradiquer la contre-Révolution et canaliser la flambée des masses, ils attaquent la diversion religieuse, l’abrutissement par l’emprise (sexuelle, occulte, idéologique), et la domination (de l’inertie à la fureur fasciste). III. Philosophies & Dramaturgies. Dans le creuset du théâtre, sur deux scènes ontologiques, Brecht et Artaud forgent leurs Révolutions comme saut, dépassement, renversement et commencement. De leur géniale traversée, reste le brasier révolutionnaire de l’œuvre.