L’interdisciplinarité dans la formation de l’acteur : la place et le rôle des disciplines non-théâtrales dans les écoles d’art dramatique en France : enquête sur cinq établissements d’enseignement supérieur (CNSAD, TNS, ENSATT, ESTBA, ESAD)
Auteur / Autrice : | Emma Pasquer |
Direction : | Emmanuel Wallon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Arts du spectacle |
Date : | Soutenance le 20/11/2017 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Histoire des arts et des représentations (Nanterre) - Histoire des Arts et des Représentations / HAR |
Jury : | Président / Présidente : Josette Féral |
Examinateurs / Examinatrices : Emmanuel Wallon, Josette Féral, Mireille Losco-Lena, Isabelle Ginot, Jean-Louis Besson | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Mireille Losco-Lena, Isabelle Ginot |
Mots clés
Résumé
Alors que nombre d’artistes s’emploient à confronter les arts d’interprétation ou à transgresser les catégories de genre sur les scènes européennes, la formation des comédiens, en France, demeure organisée selon une logique disciplinaire. Au cours de son apprentissage, un élève préparant le diplôme national supérieur professionnel de comédien (DNSPC) dans une des écoles habilitées par l’État pratique néanmoins la danse et le chant, s’initie souvent aux arts martiaux et aux techniques somatiques, s’essaie parfois à l’acrobatie ou à la maîtrise d’un instrument de musique. Ces disciplines non-théâtrales intégrées à la formation visent à la fois à lui procurer des aptitudes complémentaires et à l’entraîner à l’exercice de « l’écart » tel que le définit le philosophe François Jullien, pour revenir à son art enrichi et peut-être ressourcé. Cependant, telle qu’elle transparaît dans des programmes et des discours qui la légitiment, la considération dont ces pratiques bénéficient dans des institutions qui s’imposent comme des voies d’accès privilégiées aux carrières théâtrales ne s’avère pas tout à fait équivalente à la place qui leur est réservée dans les cursus. L’enseignement, centré sur l’interprétation du répertoire dramatique, est principalement assuré par des metteurs en scènes invités, qui apportent leur vision du théâtre et leur appréhension du jeu. Il repose sur un système de valeurs dont les maîtres mots sont singularité et liberté. La transmission de techniques centrées sur la respiration, la voix, la concentration, le corps ou le mouvement ne s’articule pas sans difficultés avec une telle conception. Des contradictions surgissent entre la nécessaire adaptation de leur contenu au contexte d’enseignement et la sauvegarde d’une altérité féconde, tant sur le plan artistique que pédagogique. À travers une enquête auprès de cinq écoles supérieures d’art dramatique françaises, de leurs professeurs et de leurs étudiants, la thèse examine la formation de l’acteur au prisme de l’interdisciplinarité, afin de tenter d’en éclaircir les soubassements idéologiques et les enjeux esthétiques, mais aussi les implications dans la vie professionnelle des futurs acteurs.