Langue nationale et plurilinguisme en Tanzanie : une ethnographie des pratiques chez les Hehe d’Iringa
Auteur / Autrice : | Nathaniel Gernez |
Direction : | Anne-Marie Peatrik |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Anthropologie |
Date : | Soutenance le 08/06/2017 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire d'ethnologie et de sociologie comparative (Nanterre ; 1967-...) |
Jury : | Président / Présidente : Cécile Leguy |
Examinateurs / Examinatrices : Anne-Marie Peatrik, Cécile Leguy, Gérard Philippson, Nathalie Bonini, Isabelle Léglise, Katell Morand, Valentina Vapnarsky | |
Rapporteur / Rapporteuse : Cécile Leguy, Gérard Philippson |
Mots clés
Résumé
Cette étude se propose d’aborder, par l’ethnographie, les pratiques plurilingues des Hehe, une population vivant dans la région d’Iringa située sur les hautes terres du sud de la Tanzanie. Ce pays d’une grande diversité linguistique a forgé son unité nationale sur la promotion et l’idéologisation d’une langue particulière, le kiswahili. L’idéologie linguistique dominante qui découle de cette histoire singulière, déconsidère les langues locales et occulte la réalité des pratiques plurilingues du quotidien. D’où le projet d’interroger les choix linguistiques et le recours à l’alternance codique (principalement entre le kihehe et le kiswahili, plus rarement l’anglais) dans deux villages de la région d’Iringa : à L’École, primaire et secondaire, à l’Église, catholique et protestante, dans une radio locale, au centre d’un village, chez des particuliers, au sein d’un groupe de jeunes et dans des bars d’alcool artisanal. L’analyse de ces interactions permet d’appréhender les dynamiques concurrentielles en termes de prestige et de sphères d’usage, entre le kihehe, le kiswahili et l’anglais ; de même, elle révèle par touches successives différents aspects des représentations linguistiques de nos interlocuteurs, leur attachement affectif aux langues, ainsi que la possibilité d’un positionnement identificatoire « entre les langues » mobilisé à la fois par la maîtrise du kiswahili et du kihehe. En ce sens, la présente thèse propose une contribution d’anthropologie linguistique à la question du plurilinguisme, visant à en renouveler l’approche.