Thèse soutenue

L’identité juive en question : Irène Némirovsky, Patrick Modiano, Marc Weitzmann
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Auteur / Autrice : Elena Quaglia
Direction : Dominique ViartRosanna Gorris
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langue et littérature françaises
Date : Soutenance le 07/06/2017
Etablissement(s) : Paris 10 en cotutelle avec Università degli studi (Vérone, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre des Sciences des Littératures en langue Française (Nanterre)
Fondation : Fondation pour la mémoire de la Shoah (France) - Fondation des Treilles (Tourtour, France)
Jury : Président / Présidente : Claude Burgelin
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Viart, Rosanna Gorris, Claude Burgelin, Agnese Silvestri
Rapporteurs / Rapporteuses : Claude Burgelin, Agnese Silvestri

Résumé

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La judéité, c’est-à-dire le rapport personnel et singulier qu’un individu entretient avec son origine juive, trouve dans certaines oeuvres littéraires une résonance majeure. S’il est hasardeux d’assigner des écrivains à une identité par essence problématique, il n’est pas anodin d’interroger leur rapport à cette identité en tant que producteur de choix formels et thématiques. Il est ainsi moins question de trouver une place à l’écriture de la judéité à l’intérieur d’une littérature minoritaire canonisée, que, plutôt, d’interroger les formes changeantes de cette écriture au fil des époques et des esthétiques. À travers un corpus constitué principalement par les oeuvres d’Irène Némirovsky, de Patrick Modiano et de Marc Weitzmann, ce travail se propose donc d’étudier les évolutions des rapports entre écriture et judéité sur trois générations d’auteurs et d’observer ainsi les mutations de la conscience littéraire juive face aux réalités historiques et culturelles sur une longue période. Il s’agit en particulier d’interroger la mise en scène de la judéité au croisement entre discours autobiographique et discours social. Les oeuvres de Némirovsky, Modiano et Weitzmann sont notamment emblématiques d’une mise en question de l’identité juive, par une réappropriation, parfois ambiguë, parfois détournée, du discours antisémite.L’analyse des textes, parcourant presque un siècle, permet d’ouvrir une perspective spécifique sur la littérature française, jusqu’à ses développements les plus récents. Notamment, la question du terrorisme, liée à la situation au Moyen-Orient, le rapport avec Israël et, enfin, avec une mémoire des camps qui est de plus en plus une post-mémoire, sont au centre non seulement des écritures de la judéité, mais, plus en général, des tendances actuelles de la littérature française. Même au niveau esthétique, des formes textuelles codifiées et répandues dans la contemporanéité, comme l’autofiction, le récit de filiation ou le roman archéologique semblent très aptes à accueillir les interrogations autour d’une identité juive fuyante ou problématique.