L’Imaginaire dans la critique littéraire des années 1950-1960 : images et geste dans les œuvres de Charles Mauron, Lucien Goldmann et Roland Barthes
Auteur / Autrice : | Paulo Procopio de Araujo Ferraz |
Direction : | Bruno Clément |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues et litteratures anciennes |
Date : | Soutenance le 29/06/2017 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Pratiques et théories du sens (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Littérature, Histoires, Esthétique |
Jury : | Président / Présidente : Christian Doumet |
Examinateurs / Examinatrices : François Noudelmann, Isabelle Tournier | |
Rapporteur / Rapporteuse : Gisèle Sapiro, Claudia Amigo Pino |
Résumé
Dans la critique littéraire française des années 1950-1960, certains éléments apparaissent comme des évidences. Malgré les différences des méthodes, une idée sous-tendait toutes les lectures : il y aurait, dans les textes, des significations cachées qu’une interprétation devrait révéler. Dans les travaux des trois auteurs étudiés (Charles Mauron, Lucien Goldmann et Roland Barthes), on peut repérer des images qui traversent leurs œuvres et qui sont liées à leurs conceptions de l’objet littéraire. Or, ce qui est intéressant dans leur critique, c’est qu’il est impossible de trouver des éléments qui décrivent les textes qui ne soient imaginaires : en suivant le fil des interprétations de ces auteurs, il n’y a pas de moment où l’image cesse d’agir, comme si le propre du texte se dérobait à chaque fois sous le travestissement d’une autre image.Ces images montrent que la critique littéraire de l’époque étudiée accomplissait deux gestes, proches de deux figures de langage. La tautologie est ce qui ne réussit à établir un rapport de l’objet qu’avec lui-même. Le paradoxe fait le mouvement contraire, puisqu’il repose sur l’idée que les différences doivent être authentiques.Or, ce que l’imaginaire des auteurs donne à voir, c’est une certaine notion de la littérature. Leurs images témoignent de la construction de la littérature comme une pratique discursive marginale : ce qui intéresse les auteurs, c’est de voir ces textes comme un acte de résistance, capable d’utiliser un langage qui défie les usages « normaux » de la langue. Mais, paradoxalement, ils tendent à naturaliser cette position marginale et légitimer la place centrale occupée par les sciences et par la philosophie.