Médecine non-conventionnelle et psycho-oncologie : évaluation de l’impact des Médecines Complémentaires et Alternatives (MCA) chez les patients atteints de cancer
Auteur / Autrice : | Véronique Suissa |
Direction : | Alain Blanchet, Marie-Carmen Castillo |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 13/09/2017 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Cognition, langage, interaction (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Laboratoire de psychopathologie et de neuropsychologie |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Alain Blanchet, Marie-Carmen Castillo, Michèle Montreuil, Cyrille Bouvet, Philippe Denormandie |
Rapporteur / Rapporteuse : Cyril Tarquinio, Bernard Pachoud |
Mots clés
Résumé
Cette étude porte sur le mouvement non conventionnel en oncologie et tend à évaluer l’impact des MCA conjointement en termes de bénéfices, de risques et de dérives chez les patients atteints de cancer. Notre démarche comparative explore le vécu de 32 patients utilisant ou non les MCA, de façon complémentaire ou alternative aux traitements curatifs. Un entretien semi-directif unique a été mené auprès de chaque patient dans l’objectif d’identifier les processus communs et distincts entre les différents groupes. Un livret de questionnaire leur a également été remis afin de rendre compte des caractéristiques du mouvement hétérodoxe. L’analyse du discours révèle que le recours aux MCA influence positivement le vécu de la maladie sur l’ensemble des dimensions de la personne, mais détériore la représentation de la médecine allopathique et la relation soignant/soigné. Le refus de traitements curatifs chez les utilisateurs de MCA est lié à un univers de croyances invalidantes qu’ils développent. L’analyse des échelles suggère que le recours aux MCA améliore la perception de la santé globale, réduit la symptomatologie dépressive, mais reste sans effet sur l’anxiété. Le recours alternatif aux MCA est lié aux croyances d’attribution causale interne et de contrôle religieux, mais pas à celle d’un contrôle sur l’évolution de la maladie. L’intégration des MCA en oncologie apparaît pertinente et nécessaire pour améliorer la prise en charge des malades, mais doit pouvoir se déployer avec prudence et de façon progressive au regard des risques et des dérives de certaines pratiques hétérodoxes.