Thèse soutenue

Wild women don't have the blues : genre, race et sexualité dans le rap féminin états-unien

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Auteur / Autrice : Keivan Djavadzadeh
Direction : Bertrand Guillarme
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 16/11/2017
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Pratiques et théories du sens (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris
Jury : Président / Présidente : Tristan Mattelart
Examinateurs / Examinatrices : Karim Hammou
Rapporteur / Rapporteuse : Frédérique Matonti, Isabelle Garcin-Marrou

Résumé

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De toutes les musiques populaires contemporaines, le rap, né dans le South Bronx à New York vers le milieu des années 1970, est probablement celle que l’on associe le plus communément à l’expression d’un discours masculin misogyne. Les rappeuses elles-mêmes décrivent fréquemment le rap comme un environnement masculin voire hostile aux femmes. Pourtant, depuis 1979, plusieurs générations de rappeuses ont fait le choix d’investir cet espace, écoulant des dizaines de millions de disques et participant de manière significative au développement de cette musique, sans être reconnues à la hauteur de leur contribution la plupart du temps. Cette thèse, inscrite au croisement de la science politique et des sciences de l’information et de la communication, s’intéresse à la façon dont des femmes noires des classes populaires négocient leur place dans une industrie dominée par les hommes. Grâce au rap, elles accèdent à une forme de visibilité sociale dans l’espace public qui leur permet de faire entendre un discours sur le genre, la race et la sexualité à rebours des représentations hégémoniques. La représentation étant un principe organisateur des relations sociales réelles, l’analyse du discours des rappeuses aide à mieux comprendre la façon dont se constituent et sont contestées les normes de genre, de race et de sexualité aux États-Unis. Le rap est aujourd’hui l’un des principaux lieux de (re)production de ces normes, et le terrain d’une guerre de position culturelle à propos des différentes idéologies de genre et de race. Dans le rap, des artistes femmes performent leur genre et leur race et construisent autrement leur identité, loin des modèles dominants de la féminité.