Thèse soutenue

L’éternel retour de l’expressionnisme et la plasticité du devenir

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Auteur / Autrice : Ramyar Radha
Direction : François JeuneGeorges Bloess
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts et Philosophie
Date : Soutenance le 29/06/2017
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Esthétique, sciences et technologie des arts (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Équipe de recherche Théorie Expérimentation Arts Médias et Design (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : François Jeune, Georges Bloess, Ivan Toulouse
Rapporteur / Rapporteuse : Silke Schauder, Gisèle Grammare

Mots clés

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Résumé

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Ce travail s’inscrit directement dans une autocritique de la chair qui est d’actualité dans mon œuvre. Il s’ouvre sur la question de l’instantanéité de la réalisation de l’œuvre et prend compte de la marque de toute une histoire afin de prouver l’organique comme la force animant le devenir-image, le devenir-corps-créateur et le devenir comme la fonction du temps. Comment ? En cherchant les palpitations nécessaires dans la chair de l’œuvre, parmi mes lignes, mes couleurs et mes lettres. Cette étude développe le sens en œuvre afin de prouver le retour du pathos comme une nécessité. Elle se positionne ainsi au nom d’une recherche sur la plasticité du devenir afin de tracer l’empreinte de Nachleben warburgien (la vie continuée), dans le paysage expressionniste que reprend mon entreprise créatrice. Mon champ analytique s’ouvre premièrement sur l’histoire de l’art warburgienne, cette histoire à laquelle ont été ajoutées les bases de l’iconologie, deuxièmement sur les signaux de la vie mutés en forme. Et troisièmement sur les impératifs qui donnent lieu à la forme d’art : prenant compte des signes de pathos mes études s’ouvrent tout d’abord sur l’intempestif et le devenir-forme nietzschéens où l’action est comme la fonction du temps et la plasticité/fracture est inhérente au rapport des forces en devenir. Ensuite je découvre la pensée de Bataille et sa vision de l’art comme jeu. Revenant au sourire préhistorique de l’homme-oiseau de la scène du puits de Lascaux et son art du jeu tragique, je trace de nouveaux itinéraires avec l’image de l’étrangeté. Ceux qui à travers l’annonciation du Quattrocento me font revenir à ma propre Annonciation qui est le récit d’une victoire sur soi-même. Ce « jeu d’art » d’un Bataille me guide ainsi au jeu de la mémoire et de l’oubli nietzschéen où mon affirmation prend ses sources. S’ouvre alors une vue sur le devenir-étranger dans la chouette aveugle de Hedayat où le pouvoir de l’ivresse anime une nouvelle façon de voir, révèle un trop plein de forces et aborde un travail de l’excitation... L’image surgit ainsi en étant un phénomène dans son devenir-forme. C’est un devenir qui met en relief les traits principaux dans une perception de la choséité de la chose (das ding), comme le sens qui importe. Dans cette transmutation du visible au plastique, la chose n’est plus une unité mais un ensemble de quantas dans un rapport de l’action-distance. L’image est ainsi le récit d’un devenir multiple, de l’inéluctable scission du voir qui marque ce que le créateur voit et ce qui le regarde, ce fond inquiétant de tous les temps, l’affirmation de la joie tragique et de la sagesse dans la douleur.