Thèse soutenue

Mitate et citation dans l’oeuvre de Morimura Yasumasa : autoportrait d’une histoire de l’art

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Auteur / Autrice : Deborah Levy
Direction : Pascal Bonafoux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts plastiques et photographie
Date : Soutenance le 30/05/2017
Etablissement(s) : Paris 8 en cotutelle avec Université métropolitaine de Tokyo (Tokyo, Japon)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Esthétique, sciences et technologie des arts (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis)
Jury : Président / Présidente : Thierry Dufrêne
Examinateurs / Examinatrices : Pascal Bonafoux, François Soulages, Shigetoshi Osano
Rapporteurs / Rapporteuses : Kenji Kitayama

Mots clés

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Résumé

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La citation et le mitate sont des procédés mimétiques proches au regard des autoportraits photographiques de Morimura Yasumasa. En citant directement les tableaux et le cinéma occidental, l’artiste reconstitue une histoire de l’art et de l’image dans le contexte japonais et du Kansai. Pourtant, bien que la citation, l’imitation et la copie caractérisent ses œuvres, l’artiste et les critiques japonais n’ont encore jamais mis en cause l’implication de l’influence du mitate. Or, sa définition, qui se traduit par une « transposition » que l’on déplace d’un cadre spatiaux-temporel à l’autre, sous une forme à la fois poétique, parodique et théâtrale, correspond à la galerie d’autoportraits morimuriens. A travers un réexamen comparatif avec l’ukiyo-e de l’époque Edo et l’histoire de l’autoportrait au Japon, la production de Morimura et de l’art japonais dit « postmoderne » sont réévalués. Le dessein d’un tel procédé rend possible une autre lecture, de reconfigurer une histoire de l’art spécifique au Japon. En effet, à travers le jeu ludique du mitate, Morimura questionne la vision de l’image, plutôt que sa signification, afin d’établir une première déchirure avec l’histoire de l’art européen et ses concepts. Dès lors, la transposition du mitate forme l’objectivation d’un moi ancré dans une dichotomie à la fois plastique, conceptuelle et genrée. L’analyse du genre au Japon et des médias occasionnent ainsi une relecture culturelle et sociale de l’autoportrait morimurien, tout en saisissant une nouvelle vision du troisième genre. L’examen du mitate et de l’histoire de l’art japonais encourage, par conséquent, une réévaluation d’un canon artistique japonais prémoderne et actuel.