Thèse soutenue

Comment s'installer à Madagascar ? Vers une meilleure compréhension de l'histoire biogéographique des fougères de Madagascar

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Auteur / Autrice : Lucie, Anaïs Bauret
Direction : Germinal RouhanMarc-André SelosseMyriam Gaudeul
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Systématique et Evolution
Date : Soutenance le 05/12/2017
Etablissement(s) : Paris 6
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de systématique, évolution, biodiversité (Paris ; 2009-....)
Jury : Président / Présidente : Eric Quéinnec
Examinateurs / Examinatrices : Valérie Poncet
Rapporteurs / Rapporteuses : Petra Korall, Guillaume Besnard

Mots clés

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Résumé

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Madagascar est une île continentale de l’Océan Indien, au large de l’Afrique. C’est également un point chaud de biodiversité, hébergeant plus de 12 000 espèces de plantes vasculaires, dont plus de 600 espèces de fougères caractérisées par un endémisme dépassant les 45%. L’Afrique continentale n’héberge en comparaison que 800 espèces. Comment peut-on expliquer une telle concentration de biodiversité à Madagascar ? Quelles sont les origines biogéographiques des fougères malgaches ? L’apport de nouvelles données et la littérature préexistante permettent de proposer ici des hypothèses sur l’histoire biogéographique des fougères de Madagascar. Quatre groupes de fougères ont fait l’objet d’une étude biogéographique : les sous-familles de fougères grammitides et blechnoides, les genres Rumohra et Lindsaea-Odontosoria, ainsi qu’un genre de lycophytes, Phlegmariurus, représentant un réplica dans une autre lignée de plantes vasculaires à spores. L’histoire biogéographique des lignées malgaches au sein de ces groupes a été reconstruite, à partir de phylogénies moléculaires mondiales complétées par les espèces malgaches, de datations moléculaires, ainsi que de l’estimation des aires ancestrales.Bien que Madagascar soit d’origine ancienne, gondwanienne, les résultats des analyses biogéographiques montrent que les fougères et les lycophytes auraient colonisé Madagascar après son isolement, durant le Cénozoïque (< 66 Ma), depuis les néotropiques (Amérique du Sud) l’Afrique et l’Asie tropicale (au sens large, incluant l’Asie continentale et le sud-est asiatique jusqu’en Australasie). En particulier, de nombreuses dispersions ont été observées à partir du Miocène (< 23 Ma). Ces résultats seraient expliqués par une combinaison d’événements au Cénozoïque (formation des forêts tropicales humides Malgaches, formation de courants éoliens permettant la dispersion par spores) et des préférences écologiques des fougères et des lycophytes pour les forêts tropicales humides d’altitude, s’étant formées à partir du Miocène dans les régions sources.