Thèse soutenue

Effets sanitaires à long terme des stress de la Première Guerre mondiale

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Auteur / Autrice : Nicolas Todd
Direction : Pierre-François BougnèresAlain-Jacques Valleron
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Epidémiologie
Date : Soutenance le 10/10/2017
Etablissement(s) : Paris 6
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Pierre Louis de santé publique : épidémiologie et sciences de l'information biomédicale (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Pierre Louis d'épidémiologie et de santé publique (Paris ; 2014-....)
Jury : Président / Présidente : Olivier Faron
Examinateurs / Examinatrices : Fabrice Carrat, Michaël Schumacher
Rapporteurs / Rapporteuses : Gabriele Doblhammer, Frans van Poppel

Résumé

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Cette thèse explore la Première Guerre mondiale comme modèle historique de stress psychologique subi dans l'enfance. L'Hypothèse d'Origine Développementale des Maladies (DOHaD) prévoit une susceptibilité accrue aux maladies chroniques à l'âge adulte des individus exposés à des événements traumatiques aux premiers stades du développement. Nous avons constitué une cohorte d'orphelins nés en 1914-1916, et ce grâce au statut de "pupilles de la Nation", créé par une loi de 1917 et accordé sur requête à tous les orphelins, quel que soit le statut socioéconomique de la famille. L'attribution du statut de pupille était inscrite en marge de l'acte de naissance. Les registres de naissance ont donc permis un recensement exhaustif de tous les pupilles nés dans les villes incluses ainsi qu'un suivi de la mortalité à l'âge adulte. Les actes de naissance de 7,250 pupilles ont été transcrits à ce jour. L'appel à la Base des Morts pour la France a fourni la date de décès du père, et donc sa position dans le calendrier de développement de l'enfant. Des matched non-orphans (MNOs) ont été sélectionnés dans les mêmes registres. Le critère d'intérêt était la longévité de ceux ayant atteint l'âge de 31 ans. Un écart orphelin - MNO de ~ 2.5 années a été trouvé en cas de perte prénatale du père, mais aucune différence n'a été mise en évidence dans le cas d'une perte postnatale. La conjonction de ces deux résultats suggère qu'un traumatisme in utero a un effet de programmation de la susceptibilité biologique à l'âge adulte assez fort pour altérer la longévité.