Thèse soutenue

La valeur politique du mos maiorum au Ier siècle avant J.-C.

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Auteur / Autrice : Anna Iacoboni
Direction : Carlos Lévy
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études latines
Date : Soutenance le 19/12/2017
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mondes anciens et médiévaux (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Rome et ses renaissances. Art, archéologie, littérature, philosophie (Paris ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Sabine Luciani
Examinateurs / Examinatrices : Giovanni Giorgini, Ermanno Malaspina, Anne Raffarin

Résumé

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Le mos maiorum est fondé sur la mémoire et a une nature orale. Le droit Quiritaire était essentiellement fondé sur les mores. Ceux-ci règlent les vies des familiae et des gentes patriciennes. Jusqu’à la rédaction des Douze Tables, le droit était oral et la connaissance et l’interprétation du droit étaient les prérogatives des pontifes. La nature orale de la tradition rend possible sa manipulation politique de la part des patriciens et, dans un deuxième temps, de la noblesse patricio-plébéienne. Ensuite, nous éclairons le passage du droit pontifical à la iurisprudentia laïque qui apparaît vers le IIIe siècle. Nous étudions aussi l’évolution des rapports entre l’auctoritas de la classe dirigeante et la revendication d’équité dans le domaine juridique adressée par le peuple. Nous mettons en lumière la crise de la tradition à l’époque tardo-républicaine. L’appel au mos maiorum par Cicéron et Salluste s’inscrit dans le projet de mettre en œuvre un renouvellement politique de la res publica sur un fondement moral. Le mos maiorum est évoqué dans l’espoir de revenir à la res publica des maiores. Toutefois, à cette époque, l’État s’est effondré et les citoyens ne sont pas à la hauteur de leurs ancêtres. Aussi bien Cicéron que Salluste sont conscients que la tradition ne peut pas constituer un modèle à leur époque. En effet, cette dernière a profondément changé au fil du temps. D’ailleurs, l’évocation du mos maiorum, est mise place aussi bien par les optimates que par les populares dans des buts politiques opposés. La tendance à l’individualisme répandue dans la société tardo-républicaine est la cause de l’effondrement de la res publica.