Thèse soutenue

Léon Tolstoï, écrivain de l'angoisse

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Auteur / Autrice : Claire Delaunay
Direction : Luba Jurgenson
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études slaves
Date : Soutenance le 07/12/2017
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : EUR'ORBEM (Paris)
Jury : Président / Présidente : Catherine Depretto
Examinateurs / Examinatrices : Michel Aucouturier, Boris Czerny, Françoise Lesourd, Andreas Schönle

Résumé

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L’angoisse joue un rôle primordial dans l’œuvre de Léon Tolstoï, principe structurant de son système narratif et aiguillon de sa quête personnelle – littéraire, philosophique et religieuse. Trois grandes familles peuvent être distinguées parmi les personnages tolstoïens : ceux du « on », les « hommes de la société », constituant la masse des personnages secondaires ; ceux du « je », « je » qui émerge dans et par l’expérience de l’angoisse, « héros mobiles » auxquels il est donné d’évoluer ; et ceux du « nous », figures de la communauté des « hommes de la nature », détenteurs du savoir auquel aspirent les héros. L’intrigue se construit autour de la destinée de ces héros, dont l’évolution constitue une forme de parcours initiatique procédant par ruptures. Les étapes de ce parcours s’articulent autour de la crise, de la réaction à celle-ci et de sa résolution dans la révélation. Si les héros aspirent au salut de l’angoisse dans le dépassement de l’être individuel et la communion universelle, cette aspiration se traduit chez Tolstoï par un rapport complexe au moi se révélant à travers ses différentes pratiques d’écriture et par l’élaboration d’un projet éthique et esthétique devant permettre cette communion universelle. L’angoisse de Tolstoï lui-même semble devoir en outre être considérée dans le contexte du tournant du siècle, qui représente un tournant dans la culture et en particulier dans la littérature russe. L’utilisation, dans les textes où Tolstoï fait le récit de sa propre conversion, des schémas narratifs et procédés d’écriture élaborés dans les œuvres littéraires semble suggérer la possible « fictionnalité » de la résolution de sa crise personnelle.