Thèse soutenue

Le concept de décadence de Baudelaire à Nietzsche

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Auteur / Autrice : Andrea Schellino
Direction : André Guyaux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation française
Date : Soutenance le 02/12/2017
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....)
Jury : Président / Présidente : Henri Scepi
Examinateurs / Examinatrices : Jacques Le Rider, Jacques Dupont, Luca Pietromarchi, Vivetta Vivarelli

Résumé

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Vouée à la diffusion de la décadence littéraire, la fin du siècle s’est forgée une généalogie tutélaire. Par le biais des essais que Barbey d’Aurevilly, Théophile Gautier et Paul Bourget lui ont consacrés, Baudelaire est devenu le poète de la décadence. Mais alors que cette postérité décadente a suscité plusieurs études, il manquait un travail de synthèse sur le sens que le concept de décadence prend sous la plume de Baudelaire. Accusé de propager la décadence, le poète s’en est défendu, en appliquant cette même catégorie à l’idéologie du progrès, puis à l’« art philosophique ». Malgré cette ambiguïté constitutive, la décadence est aussi pour Baudelaire un objet de fascination : c’est ainsi qu’il l’allégorise à travers le couchant du soleil, source de poésie et image d’une civilisation vieillissante. Cette thèse se propose d’aller aux sources de la pensée de l’histoire de Baudelaire. Nous associons ensuite à l’hétérodoxie philosophique du poète un autre versant de la réflexion sur la décadence au XIXe siècle : imprégné de culture française, conforté par les critiques de son époque, Nietzsche élève Baudelaire au rang d’alter ego littéraire de Wagner, chez qui modernité et décadence s’amalgament. Tour à tour rapprochée du pessimisme et du nihilisme, profondément renouvelée, la décadence, loi fatale ou métaphysique, redécouvre ainsi toutes ses nuances.