Le Dialogue des langues. Style, énonciation et argumentation dans la première partie du Phèdre de Platon
Auteur / Autrice : | André Rehbinder |
Direction : | Paul Demont |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études grecques |
Date : | Soutenance le 01/12/2017 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Mondes anciens et médiévaux (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Édition, Interprétation, Traduction des Textes Anciens (Paris, France) |
Jury : | Président / Présidente : Monique Trédé-Boulmer |
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Pierre Noël, Pierre Chiron, Franco Trabattoni |
Mots clés
Résumé
La présente étude se fonde sur le postulat que le style de Platon dans le Phèdre entretient un lien nécessaire avec le contenu, que le style crée le contenu. Elle s’efforce de montrer que la description de ce lien suppose de prendre en compte les aspects énonciatifs de l’œuvre, c’est-à-dire à la fois la situation d’énonciation dans laquelle s’inscrit chaque réplique et la façon dont l’auteur s’adresse au lecteur. En effet, se fondant sur la notion bakhtinienne de dialogisme, elle définit la fonction du style par le fait d’orchestrer une pluralité linguistique : Platon représente différentes langues à l’intérieur du dialogue, la langue poétique, la langue technique des orateurs, ou encore la langue des philosophes qui l’ont précédé, et les met en dialogue, les confronte, créant ainsi une nouvelle conception de l’objet du dialogue, le discours d’abord, l’âme amoureuse ensuite. La situation d’énonciation révèle le travail sur le matériau linguistique et permet la mise en dialogue des différentes langues, tantôt en les distribuant entre différents personnages, qui deviennent chacun une source de sens pour les termes employés, tantôt en ajoutant au contexte immédiat dans lequel s’insère le mot un contexte large, qui demande, pour le même mot, un sens différent de celui qui est cohérent avec le contexte immédiat. En outre, certaines particularités de la situation d’énonciation remettent en cause les présupposés sur lesquels se fonde la compréhension d’un énoncé, notamment le principe de non-contradiction : ces particularités ne doivent pas être effacées, elles correspondent selon nous à l’intention de Platon et constituent des énigmes interprétatives qu’il pose au lecteur.