Thèse soutenue

Penser le logos et la traduction à partir de Martin Heidegger

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Auteur / Autrice : Mădălina Guzun
Direction : Emmanuel CattinPeter Trawny
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 24/11/2017
Etablissement(s) : Paris 4 en cotutelle avec Universität-Gesamthochschule (Wuppertal, Allemagne)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Métaphysique, histoires, transformations, actualité (Paris)
Jury : Président / Présidente : Inga Römer
Examinateurs / Examinatrices : Bogdan Minca, Alexander Schnell

Résumé

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La présente recherche traite le problème de la langue et de la traduction avec Martin Heidegger à partir de la notion grecque de logos, telle qu’elle apparaît chez Héraclite. Ce que le logos dévoile, c’est que la parole de l’homme est anticipée par une « parole » des choses, dans laquelle consiste leur être. Logos devient ainsi un nom pour le rapport entre l’être et l’homme. Compte tenu du fait que l’homme déploie ce rapport d’une manière inaccomplie, la question qui se pose est celle d’une authenticité possible, à atteindre à travers un saut vers le retrait de l’être, que Heidegger pense en tant qu’Ereignis. Analysant la portée de celui-ci à l’égard de l’histoire de l’être selon la lecture de Reiner Schürmann, on découvre le silence qui se tient en deçà de la manière grecque de concevoir le Logos et qui permet d’aborder la question de la langue sur une nouvelle base. Le but est de montrer que le déploiement de la langue figure un type particulier de rapport, qui s’avère être la manière la plus originaire dont le rapport, comme tel, devrait être conçu : à savoir, comme traduction. Ce dernier mot, loin de reprendre d’emblée les traits qu’on lui prête généralement, acquiert sa signification à partir de la langue, qui se laisse saisir comme traduction du silence en langue parlée par l’homme. Sur la base de cette description, les questions concernant la place de la langue à l’égard des choses et à l’égard de l’homme trouvent leur réponse, de même que des conséquences majeures pour la traduction entre les langues peuvent être tirées. Comme le rapport implique essentiellement une altérité, l’interrogation revient à chaque fois à une perspective éthique menant de la figure de l’être comme altérité originaire à celle d’autrui sous le sceau de la traduction conçue comme hospitalité, faisant la pensée de Heidegger entrer en dialogue avec celle de Jacques Derrida.