Thèse soutenue

Le voyage comme métaphore absolue de l’existence dans l’œuvre de Benjamin Fondane, Adonis et Roberto Mussapi

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Auteur / Autrice : Amina Azouz
Direction : Jean-Yves Masson
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature comparée
Date : Soutenance le 18/03/2017
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de recherche en littérature comparée (Paris ; 1981-....)
Jury : Président / Présidente : Sylvie Parizet
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Yves Masson, Michèle Finck, Isabelle Lavergne

Résumé

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L’objectif de cette thèse est de penser le voyage en tant que métaphore absolue de l’existence dans les œuvres de Benjamin Fondane (1898-1944), Adonis (né en 1929) et Roberto Mussapi (né en 1952). Le thème du voyage, commun à ces trois auteurs, est ici étudié travers leur œuvre critique ou théorique, mais surtout poétique. Cette étude prend appui sur les théories du philosophe allemand Hans Blumenberg, et plus précisément sur la métaphorologie, discipline dont il a posé les bases. La thèse étudie le voyage sous ses différentes formes : la navigation maritime, l’envol, l’errance sur la terre, enfin le feu – qui correspondent aux quatre éléments et dessinent les grands axes d’une géographie mentale des auteurs. Il s’agit ainsi d’explorer les différentes potentialités du voyage, réel aussi bien que métaphorique. Le voyage par le feu, étudié dans la dernière partie, correspond à un dépassement des voyages placés sous le signe des trois autres éléments : métaphore de la mort, il pose la question du destin de l’individu dans l’au-delà. Il apparaît alors que l’élément liquide lui aussi peut intervenir pour poser la question des fins dernières : la figure du naufrage comme métaphore de la mort revêt une également une importance capitale pour nos poètes ; la métaphorologie de Blumenberg en fournit une interprétation particulièrement éclairante. Le voyage se révèle dès lors être aussi un thème propre à démontrer l’existence d’une « sagesse poétique », par opposition à l’approche conceptuelle des philosophes. Alors que le philosophe se tient sur la rive et observe de loin le naufrage, le poète est celui qui, par la poésie, fait l’expérience du naufrage et tente de la formuler. Notre thèse se présente donc aussi comme une réflexion sur l’emploi proprement poétique des mythes et des métaphores ; elle vise par là à rétablir le lien entre le logos philosophique et le mythos poétique, traditionnellement opposés.